Le parti Al-Moubadara de Kamel Morjane ne fait pas beaucoup de tapage dans sa campagne électorale et les quelques points de presse tenus périodiquement sont curieusement discrets.

Par Marouen El Mehdi


Le dernier en date, organisé le vendredi 14 octobre, a surtout servi pour exposer le programme économique de ce parti et revenir sur quelques autres options politiques. C’est Sami Ben Mime, docteur en économie et ingénieur en statistiques, qui a présenté ce programme basé sur trois grands axes : la politique économique et le rôle de l’Etat, la réforme structurelle et le plan de relance.

Les objectifs de ces axes consistent en une utilisation optimale des ressources publiques (productivité, équité et solidarité), un contrôle strict et rigoureux des déséquilibres budgétaires, l’instauration d’une dynamique de croissance durable, la résolution du problème du chômage, la diversification de la structure de l’économie et des partenaires commerciaux ainsi que la réduction d’une façon durable du déficit commercial.

Régime présidentiel et parlement fort

Quant au plan de relance, il prévoit surtout l’extension du réseau ferroviaire aux grandes villes, l’augmentation de la couverture du territoire économique par le réseau routier, l’augmentation des taux de couverture en électricité, en eau potable et en gaz naturel ainsi que le développement des réseaux de téléphonie fixe et mobile et du réseau internet. Le programme appelle également à instaurer des structures de surveillance rigoureuse du commerce parallèle.

Samira Chaouachi, candidate aux élections dans la liste d’Al-Moubadara à l’Ariana, a rappelé quelques unes des options politiques du parti déjà dévoilées en d’autres occasions, dont essentiellement l’orientation vers un régime présidentiel dans lequel le président, élu par le peuple, n’aura plus de larges prérogatives alors que le parlement sera appelé à jouer un rôle plus important.

Pourquoi Kamel Morjane se fait-il discret ?!

Depuis l’entame de la campagne électorale, c’est le troisième point de presse tenu par Al-Moubadara sans que M. Kamel Morjane ne se manifeste pour être là et exposer, avec son équipe, le programme électoral de son parti. Nous avons posé la question au chargé de la communication au sein de ce parti et il s’est limité à dire que M. Morjane a été très actif ces derniers temps sur le terrain. A l’approche de la date fatidique des élections, verra-t-on le chef d’Al-Moubadara sortir un peu de sa discrétion pour donner de la voix ? On verra bien…

L’ancien membre du gouvernement Ben Ali et ex-membre du bureau politique du Rcd, ex-parti au pouvoir, fait face à des critiques pour avoir délivré, le 16 janvier, deux jours après la fuite du dictateur, en tant que ministre des Affaires étrangères, des passeports diplomatiques à Ben Ali, son épouse Leïla Trabelsi et d’autres de leurs proches. Cet acte, qu’il a tenté de justifier par des raisons légalistes, n’a pas été apprécié, c’est un euphémisme, par une grande partie des Tunisiens. Sa révélation, à la veille des élections, ainsi que les allégations de corruption contre le fils de M. Morjane, semblent avoir refroidi quelque peu les ardeurs des membres du parti.