L’ancien ministre de l’Industrie et de la Technologie, Afif Chelbi a tenté, mercredi, de mettre fin à ses jours en absorbant des anxiolytiques. Mais ses jours ne sont pas comptés.
Par Zohra Abid
M. Chelbi (58 ans), qui avait pris une quantité importante de Lexomil, est actuellement en état d’observation dans une clinique à Tunis. Selon l’un de ses proches amis, il n’a pas pu supporter ce qui lui arrive. «Cet homme n’a jamais été proche du clan Ben Ali. Au contraire, il s’est toujours battu pour que le clan Ben Ali/Trabelsi ne s’empare pas des biens du peuple. C’est lui qui leur faisait barrage pour qu’ils ne touchent pas au secteur de l’énergie, notamment les secteurs éolien et solaire. D’ailleurs, il n’a jamais été adhérent au Rcd (ex-parti au pouvoir dissous), ni lui ni Mohamed Nouri Jouini, qui étaient seulement des technocrates», a-t-il dit à Kapitalis.
Un homme blessé
M. Chelbi s’est réveillé et il l’a échappé belle, a ajouté cet ami qui a voulu garder l’anonymat. Si l’homme a accepté de travailler dans le gouvernement actuel, c’est parce qu’il n’a rien à se reprocher. «Tous ceux qui ont travaillé avec M. Chelbi ou l’ont connu connaissent son intégrité. D’ailleurs, il est apprécié de tous ceux qui ont travaillé sous sa conduite, chez qui il n’a laissé que de bonnes impressions», a-t-il précisé. «Il n’arrive pas à réaliser qu’il va se retrouver un jour sur le banc des accusés, et avec qui, les Trabelsi, et poursuivi comme un criminel, alors que son dossier, selon son avocat Mokhtar Trifi, est vide et qu'il n’y a aucune preuve tangible. Ceci l’a profondément affecté et il a décidé de mettre fin à ses jours», a encore ajouté notre interlocuteur.
Mohamed Ghannouchi et Afif Chelbi.
Samedi 24 septembre, M. Chelbi avait été interrogé par le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis avant d’être déféré en justice pour une affaire de malversation ayant lien avec la gestion de l’Office de la marine marchande et des ports (Ommp). Dans cette affaire, Mokhtar Rachdi, ancien directeur général de l’Ommp, et l’ancien ministre du Transport, Abderrahim Zouari (actuellement en détention), sont aussi poursuivis.
Actuellement, M. Chelbi est chargé de mission auprès du Premier ministre du gouvernement de transition, Béji Caïd Essebssi. Il avait été nommé le 17 janvier ministre au sein du gouvernement d’Union nationale alors conduit par l’ex-Premier ministre Mohamed Ghannouchi, avant de démissionner avec d’autres ministres ayant travaillé avec Ben Ali, et d’être repris par M. Caïd Essebsi en tant que conseiller.