Le Parti démocratique progressiste (Pdp) a reconnu sa défaite à l’élection de l’Assemblée constituante, bien avant la proclamation officielle des résultats.


Mohamed Bouazzi, membre du bureau politique de ce parti, donné deuxième par la plupart des pseudo-sondages réalisés avant le scrutin, a reconnu cette défaite dans une interview à la chaîne Al-Jazira, affirmant que c’est la loi de la démocratie. «Les Tunisiens ont élu Ennahdha par une avance écrasante. Nous en prenons note et acceptons le choix du peuple», a-t-il dit. Il a cependant expliqué la montée surprise du Congrès pour la République (Cpr), ainsi que celle d’Ettakatol par leur soi-disant alliance avec Ennahdha.

Le Pdp, qui a joué à fond la carte de l’épouvantail islamiste, est crédité par de faibles scores, très en-deçà des moyens matériels et humains qu’il a déployés avant et durant la campagne électorale. Il paye vraisemblablement son alliance avec les lobbies de l’argent et certains rescapés de l’ancien régime, auxquels il a accordé des postes de direction dans son parti, aux dépens de nombreux militants de longue date, qui ont été contraints à la démission.

Le Pdp va devoir tirer la leçon de cette défaite et essayer de se faire repêcher par les partis libéraux et de gauche dans le cadre d’une coalition progressiste qui jouerait le rôle de contrepoids face à Ennahdha. Reste à savoir si Mustapha Ben Jaafar, leader d’Ettakatol, et Moncef Marzouki, chef du Cpr, seraient prêts à jouer cette carte ?

I. B.