Le Pôle démocratique moderniste (Pdm) va «œuvrer désormais à réaliser la concorde nationale et se concentrer sur les priorités de la révolution».
Cette déclaration a été faite par l’homme d’affaires Riadh Ben Fadhl, coordinateur général de cette coalition de partis et d’initiatives citoyennes, au cours d’une conférence de presse, mercredi.
Pas d’opposition automatique
Le Pôle, qui a réalisé des scores très en-deçà de ses ambitions à la dernière élection de l’Assemblée constituante, soutient l’idée de former un gouvernement en dehors de l’Assemblée constituante, affirmant également qu’il «ne se rangera pas automatiquement et gratuitement du côté de l’opposition», comme l’a décidé, un autre grand perdant de cette élection, le Parti démocratique progressiste (Pdp).
«Nous défendrons les projets de loi qui consacrent l’édification d’un Etat démocratique garantissant les libertés et la justice sociale», a dit M. Ben Fadhel, estimant que la prochaine étape exige de dépasser les intérêts partisans étroits pour jeter les bases d’un Etat de droit qui rompt avec la corruption et répond aux aspirations du peuple.
Le Pdm, qui essaie ainsi de retrouver un ton plus consensuel, affirme cependant son opposition à la tenue d’élections municipales ou toutes autres élections durant le mandat de l’Assemblée constituante, qui devra se concentrer sur la rédaction de la Constitution et éviter toute source potentielle de perturbation, selon M. Ben Fadhl. Il a également réitéré le souhait de son mouvement que le mandat de la Constituante ne dépasse pas un an.
Interrogés sur les irrégularités et dépassements relevés au cours de l’opération électorale, Jounaidi Abdlejaouad, porte-parole officiel du Pdm, a indiqué qu’ils seront examinés par l’Isie et soumis à la justice «mais ils n’affecteront pas les résultats des élections». Il a ensuite souligné la nécessité de mettre fin à «ce phénomène qui entrave le processus démocratique aujourd’hui et le menace dans le futur».
La fragilité du processus démocratique
MM. Ben Fadhl et Jounaidi ont émis des réserves sur le score inattendu d’Al-Âridha Al-Chaâbia (Pétition populaire), son apparition soudaine, ses appuis et ses sources de financement pour le moins mystérieux. «Cette liste indépendante a violé les règles électorales en faisant sa propagande sur la chaîne satellitaire Al Moustaqilla’’», ont-ils affirmé.
Les représentants du Pôle n’ont pas omis de féliciter leur adversaire de toujours, le mouvement Ennahdha, pour sa victoire, et le peuple tunisien pour son libre choix et sa participation à l’instauration de la démocratie.
Ils ont enfin appelé les forces représentées et non-représentées à l’Assemblée constituante et la société civile à la vigilance «face à la fragilité du processus démocratique naissant». «Nous avons acquis, à travers ces élections, l’expérience qui nous permettra de réparer nos erreurs», ont-ils néanmoins concédé dans ce qui s’apparente à l’esquisse d’une autocritique.
I. B. (avec Tap).