Après 18 ans de calvaire, les autorités françaises ont décidé la levée de résidence surveillée du fondateur et ex-dirigeant d’Ennahdha, Salah Karkar.
La nouvelle a été annoncée mercredi à nos collègues de Mediapart par son avocat Jean-Daniel Dechezelles.
Le militant islamiste (et cofondateur d’Ennahdha) vit en France depuis les années 1980. Il a quitté sa Tunisie natale alors que les deux présidents du pays (les seuls pendant plus de 50 ans) menaient de main de fer la bataille contre les islamistes. Considéré comme un islamiste radical, M. Karkar a été depuis 1993 assigné à résidence surveillée sur le sol français. C’était à l’époque où Charles Pasqua tenait le ministère français de l’Intérieur.
Habib Bourguiba, premier président tunisien, est mort. Zine El Abidine Ben Ali au pouvoir depuis 1987 jusqu’au 14 janvier 2011, date de sa fuite en Arabie saoudite, n’a plus rien à dire à ses amis français. Et aujourd’hui, les résultats des premières élections libres et démocratiques en Tunisie ont donné Ennahdha en tête. C’est ce qui a peut-être poussé les autorités françaises à lever la résidence surveillée sur ce membre et fondateur d’Ennahdha.