Le ridicule conjugué à l’irresponsabilité, la transition tunisienne pourrait bien s’en passer. Le patron Al-Mustaqilla vient-il enfin de le comprendre ?

Samedi matin, une campagne de propreté a été lancée dans cette ville du centre, berceau de la révolution tunisienne. Elle a été très bien suivie. Les habitants, qui n’ont pas violé vendredi soir le couvre-feu, sont sortis dans les rues avec balais et sacs poubelles afin d’effacer les dégâts occasionnés par les derniers incidents.

Ceux-ci ont eu lieu suite à l’annonce de l’invalidation de quelques listes d’Al Âridha parrainée par Hachemi Hamdi (homme d’affaires installé à Londres et patron de la chaîne de télévision Al Mostaqilla).

Après avoir semé la zizanie, Hichem Hamdi a annoncé sur les ondes d’une radio privée qu’il se retire et retire les 19 listes d’Al-Aridha élues, dimanche, à l’Assemblée constituante.

Le lendemain, sur une chaîne privée tunisienne, il est intervenu pour dire qu’il est revenu sur ses propos et qu’il souhaite rester dans l’opposition tout en lançant un appel aux gens de Sidi Bouzid pour que le calme revienne.

«Je vous en supplie, arrêtez de manifester. Ça y est, votre voix a été entendue par tout le monde», a-t-il lancé sur la chaîne privée tunisienne. Et de supplier Kamel Jendoubi, président de l’Isie, Yadh Ben Achour, président de la Hiror, et la journaliste Om Zied (pseudo de Néziha Rejiba)... d’intervenir pour aplanir le différend entre les hommes d’Al Âridha et ceux d’Ennahdha. Et de terminer en présentant des excuses. «Je vous demande pardon si j’ai fauté. Ennahdha restera ma seconde maison après Al Âridha».

Z. A.