«Dans un Etat libre et démocratique, garantissant l’équilibre mais aussi une séparation entre les pouvoirs religieux et politique, une démocratie islamique peut émerger et réussir en Tunisie».


Cette déclaration a été faite par Jerzy Buzek, président du Parlement européen, actuellement en visite en Tunisie.

Faisant le parallèle avec les différentes démocraties chrétiennes d’Europe, M. Buzek a rappelé qu’une démocratie pouvait s’inspirer de valeurs religieuses, à condition que l’autonomie totale soit assurée à l’Etat, en séparant le pouvoir religieux du pouvoir politique.

Garantir les libertés et les droits

Le président du Parlement européen qui a tenu une conférence de presse, lundi, en marge de sa visite de deux jours en Tunisie, a tenu a rappeler que l’Union européenne (UE) n’avait aucune appréhension face au nouveau pouvoir politique en place, réitérant le soutien de l’UE aux résultats des élections du 23 octobre, qualifiées de libres et de transparentes.

M. Buzek, qui a eu plusieurs entretiens avec différents responsables tunisiens, dont notamment le Premier ministre Béji Caïd Essebsi, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct) Mustapha Kamel Nabli, a également rencontré les leaders des quatre principales formations politiques gagnantes aux élections, a précisé que tous ces responsables lui ont assuré qu’ils garantiront les libertés et qu’ils œuvreront à les renforcer, notamment avec la mise en place d’un gouvernement de coalition.

Ces entretiens, a-t-il ajouté, ont également permis d’évoquer l’égalité des sexes et des droits de la femme en particulier.

Sur un autre plan, le président du Parlement européen a affirmé que l’UE compte soutenir davantage la Tunisie en vue de polariser les investissements directs étrangers (Ide), promouvoir le secteur touristique, renforcer le secteur industriel et le commerce extérieur de la Tunisie.

Facilitation des échanges

L’UE a déjà «mobilisé 160 millions de d’euros au profit de la Tunisie, alors que d’autres fonds seront ajoutés lors des deux prochaines années», a-t-il déclaré, précisant que la Banque européenne d’investissement (Bei) a également mobilisé environ 800 millions d’euros au profit de la Tunisie en plus des fonds qui pourraient être octroyés par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).

En matière d’échange et de circulation des personnes, le président du PE a fait remarquer que l’UE facilitera les conditions d’obtention des visas pour les étudiants tunisiens, tout en élargissant le projet Eramus à la Tunisie avec l’octroi de bourses et la garantie d’une facilitation des échanges.

M. Buzek, qui s’était rendu auparavant au camp des réfugiés de Choucha, a indiqué avoir appelé la communauté internationale à assumer pleinement ses responsabilités pour aider les derniers réfugiés encore présents sur le sol tunisien et les rapatrier vers des pays d’accueil tiers.