Alors que le parti islamiste Ennahdha est en train de négocier la formation d’un nouveau gouvernement, les Tunisiennes sont descendues dans la rue pour rappeler que leurs droits ne sont pas négociables.


Plusieurs centaines de femmes tunisiennes de différentes catégories d’âges ont organisé, mercredi, à la place du gouvernement à la Kasbah, une manifestation pour «la préservation des acquis de la femme tunisienne».

Tunisiennes et libres

Cette revendication est un message envoyé aux rédacteurs de la nouvelle constitution qui doit être élaborée par les 217 membres de l’assemblée nationale constituante élus le 23 octobre dernier, et dont un grand nombre (90) sont issus du parti islamiste Ennahdha.

Les manifestantes qui se présentent comme «indépendantes» ont brandi des pancartes sur lesquelles était écrit : «Une constitution garante des droits de la femme tunisienne» ; «Je suis une Tunisienne qui respire la liberté»; «Nous sommes musulmanes et pour les libertés» ; ou encore «La citoyenneté n’a ni sexe ni forme». Autres slogans scandés : «La révolution continue et pas de place aux rétrogrades» et «Le Code du statut personnel est un droit et non un privilège».

Promotion économique des femmes  

«Les droits inscrits actuellement dans le Code du statut personnel relèvent de l’acquis et ne peuvent être considérés comme un don», a déclaré l’une des manifestantes, citée par l’agence Tap. Elle a également souligné la nécessité «de promouvoir la situation sociale et économique fragile de la femme rurale et de celles qui luttent durement pour gagner leur vie sans bénéficier des droits les plus élémentaires stipulés par le code du travail».

Les manifestantes ont sollicité un entretien avec le Premier ministre et le secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés (Fdtl, ou Ettakattol), ainsi que les présidents respectifs du Congrès pour la république (Cpr) et d’Ennahdha, les trois formations ayant remporté le plus grand nombre de sièges dans la Constituante, en vue de faire part de leurs revendications.

L’appel à la manifestation a été lancé via le réseau social Facebook et les messageries courtes (Sms).

I. B. (avec Tap).