Dans des déclarations à Al-Jazira, des Tunisiens juifs ont exprimé leur peur des islamistes en général et des salafistes en particulier. Seront-ils rassurés après que le président de leur communauté ait été reçu par Rached Ghannouchi ?
Les membres de la communauté juive avait dit, au lendemain de la victoire du parti islamiste tunisien, sur la chaîne qatarie qu’ils étaient Tunisiens de père en fils comme tous les musulmans du pays et qu’ils craignent aujourd’hui en premier les salafistes, qui sont dans le parti Ennahdha. «S’ils ont quelque chose contre les Israéliens, ces salafistes n’ont qu’à aller les attaquer en Israël. Nous sommes des juifs mais Tunisiens autant qu’eux», disent-ils.
Cette déclaration a été faite au lendemain de la conférence de presse organisée vendredi dernier par Ennahdha sous la houlette du cheikh Ghannouchi, qui s’est montré rassurant et très ouvert avec toutes les communautés (juive et chrétienne) et les minorités du pays. Sentant de par et d’autre que le message n’a pas eu beaucoup d’impact, les deux hommes se sont rencontrés mercredi en fin d’après-midi au siège d’Ennahdha à Montplaisir à Tunis et ont longuement parlé de la situation des juifs tunisiens.
Au sortir de cette rencontre, les deux hommes se sont dits satisfaits. Le leader islamiste a promis que les juifs tunisiens bénéficieront d’une place particulière tant au sein d’Ennahdha qu’en tant que partenaires actifs du gouvernement qui sera constitué à partir du 9 novembre.
M. Ghannouchi et ses camarades iront-ils jusqu’à nommer un Tunisien de confession juive dans le prochain gouvernement, comme l’avait fait Bourguiba en 1956 ?
Z. A.