Le président du parti Ennahdha Rached Ghannouchi a demandé, vendredi, au chef du gouvernement irakien Nouri Al-Maliki, le report de l’exécution de la peine de mort prononcé, depuis 2006, contre le Tunisien Yousri Trigui.
M. Maliki a promis, dans l’entretien téléphonique, de reporter l’exécution de cette peine en prévision du réexamen de l’affaire.
Le jeune Yousri Trigui est accusé par la justice irakienne d’appartenance au réseau terroriste Al Qaïda, de participation aux attentats à l’explosif contre les mausolées des imams Ali Al Hedi et Hassan Askari à Samara (nord de Bagdad) et du meurtre de la correspondante de la chaîne Al-Arabia Atouar Bahjat.
Quelques jours avant l’entretien téléphonique de M. Ghannouchi avec M. Al-Maliki, Abdelwahab Hani, président du parti Al Majd, avait fait la même requête aux autorités irakiennes. Il a même demandé l’extradition du jeune homme pour qu’il soit jugé par un tribunal tunisien.
«Yousri Trigui, risque la peine de mort prononcée contre lui en 2006 puis confirmée en 2011 au mépris des aveux des auteurs des faits qui lui étaient reprochés et qui l’innocentent définitivement de l’incendie du mausolée chiite de Samarra et du rapt et de l'assassinat de la journaliste Atouar Bahjat», note Al Majd dans son communiqué publié à cet effet.
«Les aveux de Yousri le condamnant à la peine de mort auraient été arrachés sous la torture, selon maître Najet Laabidi, son avocate», précise encore M. Hani. Il ajoute : «Blanchi de toutes les charges ‘‘terroristes’’ pesant sur lui, Yousri est malgré tout envoyé au bûcher par une justice expéditive. Il attend la fin sans le moindre recours et dans l’ignorance totale des autorités irakiennes.»
I. B.