Le président d’Afek Tounes, Mohamed Louzir, a souligné que son parti, qui a remporté 4 sièges à l’Assemblée constituante, ne participera pas au prochain gouvernement et se contentera «du rôle d’opposition constructive».


Selon lui, ce gouvernement sera constitué principalement de coalitions parlementaires issues des élections du 23 octobre, autour des trois principaux partis ayant gagné les élections, à savoir Ennahdha (conservateur, 91 sièges), le Congrès pour la république (Cpr, 30 sièges) et Ettakatol (23 sièges).

Pas de mélange pour le moment

Le parti libéral né au lendemain de la chute de l’ancien régime et composé essentiellement de hauts cadres et d’hommes d’affaires, Afek Tounes, a donc préféré ne pas s’allier à des partis conservateurs (Ennahda) ou de centre-gauche (Cpr et Fdtl). Et rester en embuscade en perspective des prochaines élections législatives, probablement dans un an et demi.

M. Louzir, cité par l’agence Tap, a confirmé que des contacts ont eu lieu avant la proclamation des résultats préliminaires des élections entre le parti Afek Tounes et les partis donnés vainqueurs aux élections, soulignant que son parti est attaché à un «gouvernement de responsabilité nationale». Il a ajouté qu’«Afek Tounes ne sera pas présent dans le prochain gouvernement et qu’il restera dans l’opposition».

M. Louzir a estimé, par ailleurs, que la composition d’un gouvernement sous la direction du mouvement Ennahdha en tant que principal gagnant des élections est «une chose acceptable» pour son parti, qui considère les élections comme «réussies».

Le président d’Afek Tounes, a fait remarquer que son parti œuvrera dans le sens d’une meilleure sensibilisation aux affaires politiques, de même qu’il s’attachera à appeler à la consolidation de la démocratie locale et à la mise en place d’un régime politique mixte dans le cadre duquel le Premier ministre sera élu par la majorité parlementaire et le président de la République par le peuple.

Dans le domaine économique, M. Louzir a indiqué que l’initiative privée est «la meilleure voie pour la Tunisie» et que «l’islam est le dénominateur commun de tous les Tunisiens».

Le cas Emna Menif

Au sujet de la démission d’Emna Menif, porte-parole d’Afek Tounes, M. Louzir a précisé qu’en de multiples occasions, au sein du parti, les positions de Mme Menif se sont trouvées en opposition avec la majorité du parti, exprimant son regret de la décision de se retirer du parti.

Est-ce à dire que Mme Menif, qui a une sensibilité social-démocrate avec une inclination à gauche (c’est une ancienne du syndicat de la santé) s’est retrouvée en minorité dans un parti libéral et de droite classique ?

Auquel cas son départ est pour le moins logique : il était inévitable pour la cohésion du groupe, mais aussi pour le retour de Mme Menif à sa famille politique de toujours.

I. B.

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