La Commission d’enquête sur la corruption estime avoir été empêchée de faire son travail par un haut cadre de la sécurité. Ce dernier estime avoir été «insulté». Tout ça à cause d’une… jument de Slim Chiboub.
Le Secrétaire général du syndicat des fonctionnaires de la direction générale des unités d’intervention, Lassaâd Kchaou, a démenti, jeudi matin, les déclarations faites par la Commission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation (Cnicm) aux médias, concernant le renvoi par le directeur général des unités d’intervention Moncef Laajimi, d’un membre de la Commission, alors qu’il était en mission à la caserne de Bouchoucha.
Où est passée la jument de Chiboub ?
S’exprimant, vendredi matin à Tunis, lors d’une conférence de presse, M. Lassaâd Kchaou a expliqué que cet incident a été provoqué, la semaine dernière, lorsque l’un des membres du Cnicm, le juge Mohamed Ayadi, a demandé des éclaircissements sur l’affaire de la jument et du poulain appartenant à Slim Chiboub, gendre du président déchu, auprès du directeur des unités d’intervention.
Et M. Kchaou d’explique r: «Moncef Laajimi a déclaré n’avoir aucun élément d’information à ce sujet, ce qui a suscité la réaction du juge qui a lancé le dossier de l’affaire sur le bureau et lui a notifié qu’un directeur général devait être au courant de ce qui se passe». M. Laâjimi «a répliqué que l’entretien avait pris fin et qu’il pouvait quitter les lieux», a indiqué M. le responsable syndical.
C’est bien le juge qui a insulté le directeur général des unités d’intervention dans son bureau en présence de ses subordonnés, a-t-il relevé, précisant que «les juges doivent toujours montrer l’exemple et qu’ils ne peuvent, en aucun cas, être insultés sans motif».
Des membres de la Cnicm avaient visité la caserne de Bouchoucha à trois reprises, où les responsables de cet établissement sécuritaire étaient compréhensifs et coopératifs avec eux, a ajouté M. Kchaou.
Le président du Centre national d’équitation, Mourad Kadim a fait plusieurs révélations au sujet de l’affaire de la jument en question appelée Gharam et du poulain dont la valeur est estimée à deux millions de dinars. Ces deux chevaux seront remis à l’administrateur judiciaire d’une des sociétés appartenant à Slim Chiboub, le gendre de l’ex-président.
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