Pour l’instant, les indiscrétions qui filtrent des pourparlers pour la formation du nouveau gouvernement sont à prendre avec les réserves d’usage. Car, l’accord est loin d’être acquis sur les portefeuilles les plus importants.
Les pourparlers se poursuivent entre les trois principales forces de la Constituante, issues des élections du 23 octobre, à savoir le Mouvement Ennahda (islamiste), le Congrès pour la République (Cpr, centre-gauche), et le Forum démocratique pour le travail et les libertés (Fdtl, centre-gauche).
Etablir les programmes de la Constituante et du gouvernement
Les pourparlers se limitent pour l’instant à l’examen des missions et des politiques du prochain gouvernement, sans aborder la question «de la répartition des portefeuilles ministériels», a indiqué Samir Ben Amor, membre du bureau politique du Cpr, cité par l’agence Tap.
Pour sa part, Mohamed Bannour, porte-parole du Fdtl, a indiqué qu'aucun accord n’a été conclu sur la composition du nouveau gouvernement, précisant que les noms qui circulent, actuellement, ne sont que des «surenchères» et des suppositions sans plus. Il a ajouté que les concertations entre les trois partis se poursuivent en vue de préparer la composition du gouvernement et présenter la vision de chaque parti quant à ses prérogatives, précisant que rien a été tranché, «même pas la question concernant les postes de président de la République et de chef du gouvernement».
De son côté, Nourredine Bhiri, porte-parole d’Ennahdha, a indiqué, pour sa part, que les commissions tripartites chargées de la législation et de la programmation économique, sociale et des réformes politiques sont en train d’examiner le programme du prochain gouvernement dans le cadre de son mandat provisoire, et limité à une année.
Ben Jaafar - Marzouki : deux sièges pour deux
Voilà pour la langue de bois des partis. Reste que, selon des indiscrétions, les postes de président de la République et de président de l’Assemblée constituante seraient en ballotage entre Mustapha Ben Jaafar (Fdtl) et Moncef Marzouki (Cpr), étant presque acquis que Hamadi Jebali (Ennahdha) serait le Premier ministre.
Sur un autre pan, les discussions portent aussi sur l’attribution de certains ministères à forte connotation politique ou symbolique, notamment ceux de l’Intérieur et de la Justice, que le Cpr veut voir dirigés par des personnalités non issues de l’ancien système, alors que des parties estiment que les ministères de l’Education et de la Culture ne doivent pas être attribués à Ennahdha, afin de ne pas donner le signal d’une volonté d’initier des réformes «islamistes» dans ces secteurs où les forces séculières sont fortement présentes.
I. B.