Alors que le secrétaire général de l’Ugtt vient d’être interdit de voyager, les membres du bureau exécutif de la centrale syndicale lancent des grèves un peu partout dans le pays.
Les dirigeants de l’Union générale tunisienne de travailleurs (Ugtt), dont l’implication avec l’ancien régime est un secret de polichinelle, se montrent solidaires avec leur chef soupçonné de corruption. Ils s’insurgent aussi contre le rapport récemment publié par la Commission nationale d’établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption, contenant des informations très gênantes pour M. Jerad.
La 9e Chambre du tribunal de première instance de Tunis a interdit de voyage M. Jerad, accusé dans plusieurs affaires ayant lien avec l’ancien régime. Le bureau de l’Ugtt a décidé de plaider non coupable pour son secrétaire général et de contre-attaquer. Pour mettre plus de lumières, l’Ugtt a décidé de donner une conférence de presse, mercredi, à la Place Mohamed Ali. Et de défendre Abdessalem Jrad, qui est aussi le secrétaire général des syndicats de l’Union des travailleurs du Maghreb arabe et occupe plusieurs autres postes à l’échelle internationale. Son nom ayant été cité à plusieurs reprises, le juge d’instruction l’a déjà entendu.
Depuis plusieurs jours, la Tunisie est paralysée par des grèves ici et là conduites par l’Ugtt. «L’économie du pays est en berne et les demandes et les protestations des travailleurs n’arrêtent pas. Les partis gagnants de la constituante se concertent encore à propos de la constitution du nouveau gouvernement qui sera proclamé officiellement le 22 novembre courant et n’ont pas pris les commandes du pays pour examiner des milliers de cas à la fois. Quant au gouvernement par intérim, il n’a pas réagi quant aux demandes des travailleurs, car il n’y a pas le feu. Aujourd’hui, avec plus de 700.000 chômeurs, le pays ne supporte plus les grèves», a dit à Kapitalis l’un des membres du bureau exécutif d’un parti gagnant des élections de la constituante.
L’Ugtt est, en tout cas, décidée à continuer à appeler aux grèves dans plusieurs établissements. Le slogan «Touche pas à mon Ugtt» sera brandi mercredi matin devant le siège de l’Ugtt.
Z. A.