Cette colère est due à l’interruption des activités judiciaires dans la région depuis le 27 octobre, date de l’incendie de deux tribunaux et d’actes de violence à Sidi Bouzid.
Les avocats de Sidi Bouzid poursuivent leur sit-in ouvert, entamé depuis mardi dernier, pour protester contre l’interruption des activités des établissements judiciaires dans la région et l’immobilisme du gouvernement qui continue de faire la sourde oreille et tarde à respecter ses promesses à ce propos.
Une solution qui tarde à venir
Dans un communiqué de presse rendu public jeudi, les avocats expriment leur mécontentement vis-à-vis du ministère de la Justice qui leur a promis de trouver une solution urgente pour les deux tribunaux et de divulguer l’identité des responsables de ces actes.
Ce qui a mis le plus en colère les avocats, c’est la déclaration du représentant du ministère de la Justice qui a affirmé récemment que les activités se déroulent normalement au tribunal de première instance de Sidi Bouzid. Dans le communiqué, ils dénoncent le retard accusé dans les travaux du nouveau local de ce tribunal et mettant l’accent sur la nécessité d’œuvrer à leur parachèvement dans les plus brefs délais.
Les avocats, qui ont tenu, mercredi 2 novembre, une conférence de presse en présence de leur bâtonnier Abderrazak Kilani, ont vivement dénoncé ce qui vient d’avoir lieu à Sidi Bouzid, avant de rencontrer Lazhar Karoui Chebbi, ministre de la Justice qui les a rassurés et leur a promis de trouver une solution en attendant la réouverture des deux tribunaux. Dans leur communiqué, ils appellent l’Ordre des avocats tunisien (Oat) à accorder un intérêt particulier à leurs revendications, menaçant de poursuivre leur mouvement de protestation jusqu’à avoir gain de cause.
Celui par qui le scandale arrive
A l’annonce, jeudi 26 octobre par l’Isie, des résultats comprenant la non-validation des listes d’Al Âridha de Hachmi Hamdi (qui a fait sa propre campagne à partir de sa télévision Al Mostaqilla émettant à partir de Londres), toute la région s’est soulevée incendiant les biens publics notamment les archives des affaires financières dans les deux tribunaux et la municipalité. La veille, M. Hamdi a appelé les citoyens à protester. Les manifestants ont laissé exploser leur colère mettant le feu dans toute la région, et obligeant les autorités à décréter l’état d’urgence. Parmi ceux qui ont semé les troubles, des figures du Rcd, l’ancien parti dissous au lendemain de la révolution. Il y a une semaine, le tribunal administratif a cassé la décision de l’Isie. M. Hamdi, originaire de Sidi Bouzid, qui a récupéré 6 sièges des 7 invalidées, s’est félicité de se trouver dans la constituante avec 26 sièges devançant Ettakatol (20 sièges) et se positionnant à la 3e place après Ennahdha (89 sièges) et le Cpr (29). Quant aux dégâts enregistrés lors de ces troubles, il s’agit du dernier des soucis de M. Hamdi, ex- collabo de Ben Ali. Après avoir annoncé son retour au pays samedi 13 novembre, M. Hamdi s’est rétracté, surpris par la publication du rapport de la Commission nationale d’investigation sur la corruption et les malversations (Cnicm), où il est désigné comme bénéficiaire des largesses de l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce). Depuis, une dizaine de listes d’Al Âridha ont fait des déclarations à la presse pour dire que M. Hamdi ne les représente pas. Affaire à suivre...
Les habitants de Sidi, dont la ville a été mise à feu à cause de cet aventurier des médias et de la politique, apprécieront…
Zohra Abid