L’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) ne veut pas du Dr Moncef Marzouki comme président de la République par intérim. La centrale syndicale va-t-elle maintenant nommer le chef de l’Etat ?


Ce sujet était au centre de la réunion, ce matin au siège de l’Ugtt, entre Abdessalem Jerad, secrétaire général de la centrale syndicale, et Hamadi Jebali, le très probable nouveau Premier ministre.

Au cours de cette réunion, M. Jerad a affirmé que l’Ugtt est un interlocuteur important dans la transition démocratique et dans la justice transitionnelle. «Il n’y a pas de construction sans un dialogue social et institutionnel, surtout eu égard aux difficultés actuelles du pays», a souligné M. Jerad, comme pour rappeler à son hôte qu’aucune décision politique importante ne saurait être prise dans le pays sans une consultation préalable de son organisation.

Le responsable du mouvement Ennahdha s’est inscrit, de son côté, contre ce qu’il a appelé les campagnes de dénigrement contre l’Ugtt et qui ciblent son secrétaire général. Ces campagnes contribuent à troubler l’atmosphère générale dans le pays et à faire obstacle au processus de construction nationale, a-t-il expliqué

Tout en réitérant son respect de l’indépendance de la centrale syndicale, le dirigeant d’Ennahdha a affirmé que son parti traite avec l’Ugtt en tenant compte de son rôle historique et de sa position naturelle dans la réalisation des objectifs de la révolution.

La discussion entre les deux hommes a porté aussi sur certains aspects de la composition du nouveau gouvernement et sur les réserves de l’Ugtt quant à l’attribution de la présidence de la République à Moncef Marzouki, président du Congrès pour la république (Cpr, centre-gauche). Abid Briki, porte-parole de l’Ugtt, avait accusé ouvertement les militants du Cpr d’avoir fomenté, dans certaines régions du pays, des manifestations appelant au départ de M. Jerad.

Z. A.