C’est là le thème d’une rencontre qui se tiendra, samedi 26 et dimanche 27 novembre, à l’Auditorium de la Bibliothèque Nationale de France, à Paris.
Cette rencontre, organisée par Action Tunisienne et Initiative Citoyens en Europe (Ice), vise à partager l’expérience de la transition démocratique sur les deux rives de la Méditerranée, pour mieux comprendre la révolution tunisienne, à l’origine du plus important mouvement social depuis les révolutions démocratiques des pays d’Europe centrale, à la fin des années 1980.
Thème des panels : «Archives, police politique, justice», «Institutions, vie politique et débat religieux», «Développement économique et solidarité (décentralisation, micro-crédit et formation)», «Nouvelles formes d’information et d’organisation», «Ethique, journalisme, indépendance des medias», «Femmes tunisiennes, une garantie pour la transition», «Société civile et engagement citoyen».
Un documentaire sur les archives policières, et la police politique en Tunisie, réalisé par Kerim Bouzouita et Thameur El Mekki, sera présenté par Farah Hached (avocate, présidente de l’association «Le labo démocratique»).
Parmi les autres participants tunisiens, on annonce Noureddine Hached (président de la Haute autorité de protection des droits de l’homme), Ghazi Gherairi (ancien porte-parole de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution et secrétaire général de l’Académie internationale de droit constitutionnel, Gilbert Naccache (écrivain et homme politique), Noura Borsali (ancienne membre de la Hiror, journaliste, universitaire, essayiste), Samy Ghorbal (journaliste, analyste politique, essayiste, auteur de ‘‘Orphelins de Bourguiba et héritiers du Prophète’’), Riadh Guerfali (fondateur du site Nawaat.org), Sophie Bessis (historienne, ancienne rédactrice en chef de ‘‘Jeune Afrique’’, directrice de Recherche à l’Iris), Fathia Hizem (secrétaire générale de l’Asssociation tunisienne des femmes démocrates), Azza Ghanmi (membre du Manifeste du 20 mars, membre fondateur de l’Association tunisienne des femmes démocrates), Khelil Ben Osmane (cofondateur des sites ‘‘fhimt.com’’ et ‘‘ch9alek.com’’).
Extrait de la présentation de la rencontre :
«Pourtant, après les élections en Tunisie et le succès du parti conservateur et religieux Ennahdha se pose avec acuité la question de la cohabitation dans des démocraties en construction de partis islamistes puissants et de forces démocrates plus modernistes, majoritaires mais divisées. Toutes ces composantes sociales et politiques ont été brimées par la dictature et bénéficient de la transition démocratique dont elles sont les acteurs légitimes. Mais le populisme identitaire et religieux du parti Ennahdha sera source de pressions incessantes sur la société civile et politique. Les difficultés sont nombreuses dans l’établissement de la démocratie et la Tunisie n’échappera à aucune.
«A la sortie des dictatures les pays européens ont eu à affronter des problèmes de même nature, même s’ils ne sont pas identiques à ceux que rencontre aujourd’hui la Tunisie : quelle constitution et quel système électoral ? Comment juger les criminels et comment traiter les personnels d’autorité de l’ancien régime ? Comment identifier et indemniser les victimes ? Comment redistribuer les richesses, lutter contre la corruption, comment réorganiser l’économie, la restaurer après la dictature et la révolution, comment maintenir un réel progrès social qui assure l’adhésion à la démocratie ? Comment assurer l’indépendance des médias ? Comment maintenir ou ramener dans le jeu démocratique les composantes conservatrices et nostalgiques, les composantes politiques plus radicales que démocrates ? Les conditions d’exercice de démocraties fortes et stables concernent aussi bien la Tunisie que l’ensemble des pays européens.»