Après une manifestation pacifique, mercredi soir à Kasserine (au centre ouest), place à la violence et au vandalisme. Les manifestants ont affronté les forces de l’ordre autour de la prison de la ville.


Les manifestants ont tenté d’incendier la prison civile de Kasserine et de dévaliser une agence bancaire après avoir détruit et pillé des locaux commerciaux. Ils ont, également, brûlé des pneus et tenté de piller la section régionale de l’Union tunisienne de solidarité sociale (Utss).

Les forces de l’ordre ont effectué des tirs de sommation et utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.

Selon une source médicale, l’hôpital régional de Kasserine a enregistré 76 cas d’asphyxie par gaz lacrymogènes.

Pourquoi cette explosion de colère ? Les habitants de la région ont protesté contre la liste des martyrs présentée, mardi, à la séance inaugurale de l'Assemblée nationale constituante qui, selon eux, comporte uniquement 7 martyrs sur un total de 23 de la région, en plus du regroupement des martyrs de Kasserine et de Sidi Bouzid en une seule liste.

Suite à ces incidents, Moncef Marzouki, secrétaire général du Congrès pour la république (Cpr) et candidat à la présidence de la République, a présenté, mercredi soir, au journal de 20 heures sur la chaîne Al Watanya, des excuses pour cette omission et demandé aux habitants de Kasserine de calmer les esprits.

A son tour, Mustapha Ben Jaâfar, président de l’Assemblée constituante, s’est excusé, le soir même, sur la même chaîne et a apporté des précisions en ce qui concerne tout le dossier des martyrs et des blessés de la révolution.

La Commission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation (Cnicm) a publié, de son côté, un communiqué où elle a affirmé n’avoir donné à personne la liste des martyrs, qui a été lue au cours de la séance inaugurale de l’Assemblée nationale constituante.

La situation semble normale jeudi matin dans la ville, où des responsables d’Ong locales se sont employés à dialoguer avec les protestataires et à les calmer.

Z. A.