Le très controversé secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a déclaré, mardi à Bruxelles, que la Tunisie est redevenue stable et sécurisée. Cherchons l’erreur !


Abdessalam Jerad, qui participait à la réunion de la Confédération syndicale internationale (Csi), dont il est membre du bureau exécutif et vice-président, a appelé les organisations syndicales présentes à inciter leurs gouvernements à investir en Tunisie et à orienter les touristes vers cette destination, afin d’aider le pays à réduire le chômage et à créer des emplois.

Lors de la rencontre du secrétaire général de l’Ugtt avec le directeur général de l’Organisation internationale du travail (Oit), à Genève, il a été question du soutien de cette organisation à la Tunisie auprès des institutions financières et des sociétés industrielles internationales, en vue d’aider à la réussite de la transition démocratique et à l’amélioration de la situation économique dans le pays. Par la même occasion, M. Jerad a parlé de la question de l’endettement et des moyens de le réduire.

Mardi 15 novembre, le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis avait interdit à M. Jerad de voyager, sur la base d’une affaire de corruption. Le lendemain, lors d’une conférence de presse, son porte-parole Abid Briki, a défendu bec et ongles son chef. Le jour même, le pays a connu plusieurs grèves notamment dans le transport ferroviaire. L’interdiction de voyager a été levée en fin d’après-midi.

L’activisme patriotique de M. Jerad et ses plaidoyers en faveur de la Tunisie devant les instances syndicales internationales ne vont pas se traduire, on s’en doute, par l’arrivée massive de touristes et d’investisseurs étrangers en Tunisie. Ils aideront, peut-être, à redorer son image très brouillée dans l’opinion tunisienne par ses accointances avec l’ancien régime. C’est tout le mal qu’on puisse lui souhaiter, tout en espérant que l’Ugtt, sous sa clairvoyante conduite, aide à mettre fin aux grèves et sit-in sauvages qui bloquent la machine économique dans plusieurs régions du pays. Si ce n’est pas trop demander…

Zohra Abid