Un universitaire tunisien appelle l’élite de son pays à «demander à la France de présenter des excuses au peuple tunisien pour les crimes commis durant l’époque coloniale».


Cet appel a été lancé au cours d’une journée d’étude qui s’est tenue, mercredi, à Tunis, au siège des archives nationales, à l’initiative de l’Association des recherches et d’études de l’Union du Maghreb arabe (Areuma). Elle portait sur «le centenaire des événements du Jellaz : raisons et incidences nationales et maghrébines».

Une nouvelle vision de l’histoire

Abdellatif Hannachi, professeur à la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, a appelé à instaurer un dialogue scientifique approfondi permettant d’élaborer une nouvelle vision de l’histoire du mouvement national et d’épurer les écrits de plusieurs termes tirés des rapports établis par les services de la police politique et des archives françaises. «Il est temps pour l’élite tunisienne de demander à la France de présenter des excuses au peuple tunisien pour les crimes commis contre les Tunisiens durant l’époque coloniale», a-t-il dit.

L’ancien doyen de la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, l’historien Ali Mahjoubi, a analysé, de son côté, les circonstances et les significations des événements du Jellaz. La première dimension est nationale et religieuse en ce sens qu’il s’agit du premier mouvement de protestation déclenché sous le protectorat, en signe de rejet des disparités sociales et économiques entre les Tunisiens et les Français.

La dimension maghrébine de cet évènement s’est traduite à travers les relations étroites établies entre les pays du Maghreb arabe qui ont faire preuve de solidarité face aux autorités coloniales. A ce propos, Abdelmajid Abdelli, professeur de droit international, a traité des concepts du «protectorat» et de «l’occupation» au point de vue du droit international, indiquant que les crimes commis contre les peuples colonisés durant cette époque sont aujourd’hui qualifiés par le droit international comme étant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité imprescriptibles.

I. B. (avec Tap).