Les structures syndicales forces de sécurité ont lancé, dimanche, un appel à tous leurs membres, pour observer un sit-in et ne «pas assurer la sécurité des audiences dans les tribunaux», lundi 28 novembre.
Cet appel, lancé par l’Association tunisienne pour une police citoyenne (Atpc) et le Syndicat des forces de sécurité nationale (Sfsn), coïncide avec l’audience des accusés impliqués dans l’affaire dite «des martyrs de Thala et de Kasserine» par la Cour d’appel militaire du Kef.
22 martyrs, 22 accusés
Cette affaire s’est déclenchée suite aux manifestations survenues à Thala, Kasserine, Tajerouine et Kairouan, entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011, qui ont été violemment réprimées par le régime de Ben Ali, faisant 22 martyrs et 602 blessés.
Vingt deux accusés sont impliqués dans cette affaire, dont l’ex-président en fuite et deux anciens ministres de l’Intérieur ainsi que des agents de la sécurité intérieure de grades et rangs différents.
Tout en exprimant, «son engagement à défendre l’intégrité de l’institution sécuritaire et de tous ses hommes», l’Atpc a dénoncé, dans le communiqué annonçant le sit-in, la légèreté avec laquelle sont traités les procès intentés à cette institution. Elle exige, aussi, des procès équitables et transparents pour les agents arrêtés, accusés d’avoir tiré ou fait tirer sur certains martyrs de la révolution, entre autres accusations.
L’association réitère, par ailleurs, sa demande relative à l’ouverture du dossier des snipers et des martyrs parmi les forces de sécurité, mettant, notamment, l’accent sur «son engagement à respecter la primauté de la loi et la légalité».
La même source a affirmé que «l’appareil sécuritaire ne doit être loyal qu’à la nation et n’être au service que de l’intérêt général, loin de toute manipulation à des fins personnelles ou politiques, afin de garantir sa neutralité absolue».
Tribunaux sans sécurité
Le Syndicat des forces de sécurité nationale (Sfsn), a aussi, appelé dans un communiqué, tous les agents et cadres des forces de sécurité intérieure «à ne pas assurer la sécurité des audiences dans les tribunaux, dans toutes les régions du pays».
Il s’agit, selon le syndicat, d’une action de protestation «contre toutes les formes de marginalisation et le traitement négatif réservé aux dossiers de l’institution sécuritaire par toutes les parties influentes dans le pays et, à leur tête, le président et les membres de l’Assemblée constituante et le pouvoir législatif».
Le syndicat a appelé, en même temps, tous les agents et cadres sécuritaires, à garantir «une marche normale de leur travail».
I. B.