Le juge d’instruction de la 3ème Chambre du tribunal de première instance de Tunis a entendu, lundi, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) en tant que témoin.


M. Jerad a été entendu dans une affaire relative à des malversations financières de Ben Ali et des avantages douaniers relatifs aux voitures de l’Ugtt.

M. Jerad est entendu également comme témoin au sujet du reliquat des factures téléphoniques de l’Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe pour la période allant de 1989 à 2003, affirme l'agence Tap, citant des sources informées auprès de l’Ugtt. Cette période couvre les années durant lesquelles Ismail Sahbani et Habib Besbès étaient responsables en qualité de secrétaires généraux de l’organisation syndicale maghrébine, précise la même source.

Les déboires du patron de l'Ugtt avec la justice n'ont pas commencé aujourd'hui. Deux jours après la parution, le 12 novembre, du rapport de la Commission nationale d’établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption (Cnicm), M. Jerad, soupçonné d’implication dans des affaires de corruption, a été interdit de voyager par le juge d’instruction de la 9ème Chambre du tribunal de première instance de Tunis.

Le 16 novembre, son porte-parole a donné une conférence de presse pour contre-attaquer, menacer et plaider la non-culpabilité de M. Jerad. Devant la pression du bureau de la centrale syndicale, l’interdiction de voyager a été levée le jour même par le parquet.

Mercredi 23 novembre, M. Jerad a participé à Bruxelles à la réunion de la Confédération internationale des syndicts libres (Cisl) dont il est membre du bureau exécutif et vice-président.

Entre-temps, M. Jerad a accueilli dans son bureau à la Place Mohamed Ali à Tunis, Hamadi Jebali, secrétaire général d’Ennahdha (et futur Premier ministre), qui a déploré la campagne de dénigrement orchestrée contre l’Ugtt et M. Jerad.

Le prochain Premier ministre, qui craint une recrudescence des grèves déclenchées par l’Ugtt, a-t-il donné des garanties au patron de la centrale syndicale ? Auquel cas, les Tunisiens sont en droit d’en connaître la teneur.

Z. A.