Suite à un accident de la route, hier soir, qui a fait un blessé léger, des habitants de Médenine ont lancé des pierres sur des voitures libyennes et en ont incendiée une autre garée dans un parking. La situation a été rapidement maîtrisée.
Selon Hichem El Meddeb, porte-parole du ministère de l’Intérieur, «jeudi vers 20 heures, un Libyen a heurté un piéton tunisien sur la route de Médenine alors qu’il venait de Tataouine. Blessé au visage et à la tête, l’accidenté a été transporté à l’hôpital où il a reçu des soins. Le Libyen a été entendu par la police de Médenine à propos de l’accident et signé un PV pour excès de vitesse. Et puisque l’accident n’est pas mortel, la police, en coordination avec le procureur de la république, a libéré le chauffard».
La même source ajoute que suite à cet accident, les habitants de Médenine ont jeté des pierres sur 4 ou 5 voitures qui passaient vers 23 heures par cette même route et incendié une voiture d’immatriculation libyenne garée dans un parking de la ville. «Côté sécurité, il y a eu du renfort et des discussions avec les habitants de Médenine et le calme est vite revenu», ajoute notre source.
La tension est montée dans la région depuis qu’un Libyen armé a voulu entrer en Tunisie sans respecter les formalités douanières et qu’il a même tiré sur une patrouille de police. Le lendemain et suite à un cumul d’incidents, les agents de la douane au poste frontalier de Ras Jedir ont décidé d’arrêter de travailler.
Depuis le 30 novembre, le poste frontalier est fermé du côté tunisien. Le 1er décembre et suite aux dépassements continus et aux atteintes à l’intégralité territoriale, ainsi qu’à la sécurité du pays, le ministère des Affaires étrangères tunisien a demandé aux autorités libyennes de prendre des mesures urgentes pour mieux contrôler leurs frontières.
Le soir même, Mohammed Allagui (présient du Haut comité des libertés et des droits de l’Homme), interviewé par la chaîne qatarie Al-Jazira, a déclaré qu’il était impératif que le ministre de l’Intérieur de son pays, Faouzi Abdelaâl «mette de l’ordre au poste frontalier de Ras Jedir et au plus vite afin que ce genre de dépassement (…) ne se produise plus, s’agissant surtout de deux peuples très proches, non seulement géographiquement, mais sur tous les plans. Et qu’on n’a pas à oublier le soutien de nos frères pendant la révolution», a-t-il rappelé.
Z. A.