La loi sur la sécurité économique ne concerne pas la liberté d’expression et la défense des droits de l’Homme, ont réaffirmé les autorités tunisiennes dans un communiqué diffusé samedi, rejetant ainsi les critiques de certaines ONG qui réclament son abrogation.


La loi en question, adoptée le 22 juin par la Chambre des conseillers, après l’avoir été par Chambre des députés, porte amendement de l’article 61bis du code pénal pour réprimer les actes jugés contraires aux intérêts économiques du pays à l’étranger.
«La loi adoptée (…) n’a aucune relation avec la liberté d’expression et d’opinion et n’incrimine nullement la défense des droits de l'Homme», a assuré le ministère tunisien de la Justice et des droits de l'Homme dans un communiqué. Cette loi incrimine «tout contact avec des agents d’un Etat étranger, d’institutions ou d’organisations étrangères dont le but de les inciter à porter atteinte aux intérêts vitaux de la Tunisie relatifs à sa sécurité économique», a-t-il ajouté. La loi cible clairement tout Tunisien (ou Tunisienne) incitant les étrangers à ne pas investir en Tunisie, à ne pas signer d’accord commercial avec Tunis, à ne pas prêter de l’argent au pays ou encore à ne pas y aller en vacances…
Le ministère souligne en outre que la peine maximum prévue en cas de poursuites était de cinq ans de prison et rappelle que des législations comparables sont appliquées en France et en Suisse.
Des ONG locales et internationales ont cru devoir critiquer cette loi et réclamer son abrogation, estimant qu’elle a vocation à «faire taire» les défenseurs des libertés. Elles ont aussi indiqué souhaiter que l’Union européenne (UE) prenne position sur ce dossier alors que Bruxelles et Tunis négocient un accord  de partenariat renforcé. L’UE a évité jusque là de se prononcer sur cette question, jugeant qu’elle fait partie de la souveraineté tunisienne.

Sources : Agences.