Le doyen de la Faculté des lettres de Manouba, Habib Kazdaghli, a été empêché aujourd’hui d’entrer dans l’établissement. Et même agressé par des sit-ineurs.
«Il y a eu des perturbations et des heurts aujourd’hui à la Faculté des lettres de Manouba opposant des sit-ineurs et des responsables. Le doyen a été bousculé par des étudiants qui observent depuis une semaine un sit-in dans l’établissement», nous a confirmé au téléphone Hichem El Meddeb, porte-parole du ministère de l’Intérieur. M. Meddeb, en visite au poste frontalier de Dehiba, à la frontière libyenne, a ajouté que, pour le moment, personne a fait appel à la police pour demander protection. «Tant qu’on n’a pas eu l’autorisation du doyen lui-même, on ne peut intervenir. Et si on intervient, il faut déjà qu’on puisse coordonner avec lui», a-t-il précisé.
Nous avons essayé d’en savoir plus de la bouche du doyen lui-même, mais nous n’avons pas pu l’avoir au bout du fil. Il est visiblement en réunion.
Selon nos sources, la faculté a fermé ses portes un peu avant 10 heures et personne a le droit d’entrer en attendant le retour au calme.
Le 29 novembre dernier, des étudiants salafistes ont protesté contre l’administration qui a empêché l’entrée d’étudiantes portant le niqab. Ils exigeaient aussi l’aménagement d’une salle de prière au sein de l’établissement et la séparation des étudiants et des étudiantes dans les salles de cours. N’ayant pu obtenir gain de cause, ils ont investi l’établissement et perturbé les cours.
Le Syndicat des professeurs de l’enseignement supérieur a alors appelé à une grève générale mercredi et à une marche le jeudi, appel suivi par la majorité des professeurs dans toute la république. Le 2 décembre, l’un des sit-ineurs, empêché par son père de se joindre aux protestataires, s’est donné la mort chez lui à Sidi Hassine Sijoumi.
Z. A.