Le débat entre Me Abdelfattah Mourou et Wissem Othman sur les ondes de Shems FM a été un dialogue de sourds.


Le salafiste, obnubilé par son idéologie, n’a pas laissé, hier, Me Mourou placer un seul mot de raison.  
Wissem Othman, représentant (et coordinateur) des salafistes qui observent depuis plusieurs jours un sit-in à la faculté de la Manouba – fermée depuis le 6 décembre –, a cherché à imposer son idéologie et n’a pas laissé s’exprimer l’avocat, dont la connaissance de l’islam est sans doute moins sommaire que celle de son jeune contradicteur. M. Mourou a eu beau expliquer que l’islam n’a jamais préconisé le port du niqab, et demander à M. Othman de lui fournir une seule preuve, un seul verset coranique, un seul hadith qui imposerait aux femmes le port du niqab. Le jeune salafiste tournait autour du pot et n’abdiquait point devant les arguments de son aîné. Evitant in extrémis l’insulte.

«Nous connaissons bien le doyen qui prend ses ordres de l’extérieur. Nous l’avons vu à maintes reprises recevoir dans son bureau Ahmed Brahim, leader du parti Ettajdid et nous lui avons même dit ‘‘Dégage’’. Nous avons déjà signé dès le début de l’année une pétition appelant ce doyen à nous aménager un espace de prière et à autoriser le port du niqab par les étudiantes... Il ne nous a pas répondu», répétait le jeune homme. Et d’ajouter : «Nous n’avons jamais agressé ni enseignant ni doyen et nous avons des preuves. Nous demandons la destitution immédiate de ce doyen qui a été derrière le suicide de Larbi Khemiri, étudiant en 1ère année Histoire. Nous le considérons comme le Bouazizi de l’université tunisienne». Et M. Othman, d’appeler, sur un ton audacieux, à un face à face sur une chaîne de radio ou de télévision entre lui et le doyen Habib Kazdaghli.

L’avocat, qui s’avoue rarement vaincu, a semblé, cette fois-ci, complètement désarmé face à la détermination dogmatique du jeune homme.

Pour regarder la vidéo.