Le dernier acte du ministre sortant de la Justice en Belgique aura été d’apposer sa signature sur l’acte d’extradition de l’ex-footballeur tunisien Nizar Trabelsi vers les Etats-Unis, où il risque la peine de mort.

Par Wajdi Khalifa, correspondant à Bruxelles


 


Nizar Trabelsi avec son avocate belge

C’est sans doute la fin d’une longue saga juridique. La justice belge avait levé en 2010 les derniers obstacles à son extradition vers les Etats-Unis, qui le réclament. Il ne manquait plus que l’aval du ministre de la Justice. C’est ce que vient de faire Stefaan De Clerck, le ministre de la Justice avant de céder son poste à son successeur.

Nizar Trabelsi est cet ancien joueur tunisien de football, du Club sportif sfaxien (Css) et de l’équipe Tunisie, qui a été condamné en 2004 à 10 ans de prison, par les juridictions belges pour une tentative d’attentat pour le compte d’Al-Qaïda contre la base aérienne belge de Kleine-Brogel (Flandre). Cette base abrite également une unité de la branche aérienne des forces armées des Etats-Unis (United States Air Force).

Nizar Trabelsi avait reconnu au cours du procès qu’il avait l’intention de tuer des soldats américains stationnés sur cette base.

La demande d’extradition, réclamée depuis 2008, se justifie selon les Etats-Unis par une «participation à une association de malfaiteurs visant l’assassinat de ressortissants des Etats-Unis, en dehors des Etats-Unis ; une participation à une association de malfaiteurs pour l’usage et la tentative d’usage d’armes de destruction massive ; une participation à une association de malfaiteurs pour fournir un soutien matériel et des ressources à une organisation terroriste étrangère», comme précisé dans l’acte d’incrimination du grand jury du district de Columbia (Etats-Unis) du 16 novembre 2007.

Le dossier de l’extradition de Nizar Trabelsi a fait plus d’une fois la Une des médias belges, et une pétition contre cette extradition avait même été lancée sur Internet.

Mais cette extradition ne pourra avoir lieu tant que la procédure engagée par les avocats de Nizar Trabelsi devant la Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg n’a pas abouti. Les avocats plaident le fait que l’ancien footballeur risque la peine de mort s’il est extradé vers les Etats-Unis.