Les sit-in se multiplient touchant plusieurs secteurs. La Banque centrale a tiré la sonnette d’alarme. Hamadi Jebali, dos au mur, est allé à la rencontre d’Abdessalem Jerad lui faisant les yeux doux...


La rencontre vendredi entre Abdessalem Jerad, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du traail (Ugtt) et Hamadi Jebali, secrétaire général d’Ennahdha et prochain Premier ministre, a porté sur la conjoncture difficile que traverse le pays et sur le rôle que pourrait jouer la centrale pour calmer sa base et, surtout, ceux qui font des grèves et sit-in. Et pas seulement !

 

Selon M. Jerad, la rencontre a été l’occasion de clarifier les relations entre l’organisation et les partenaires d’Ennahdha, dans une allusion au Congrès pour la république (Cpr), dont les élus à l’Assemblée constituante ne ménagent pas leurs critiques à l’endroit de l’Ugtt. M. Jerad considère ces critiques comme une atteinte à la centrale ouvrière. Ce dernier, cité par l’agence Tap, a ajouté que, lors de sa réunion avec M. Jebali, l’accent a été mis sur les préoccupations nationales et populaires pendant cette période de transition qui passe par un vide politique et sur la nécessité de se dépêcher pour former un gouvernement, rédiger la nouvelle constitution et compter sur des compétences de l’Assemblée constituante et la durée de son mandat.

Au nom de l’Ugtt, M. Jerad a déclaré, d’un autre côté, son attachement à coopérer avec le gouvernement issu de l’Assemblée constituante, élue par le peuple tunisien, et d’œuvrer à lever tout obstacle susceptible d’entraver l’économie nationale.

Hammadi Jebali a affirmé à la Tap que son parti se tient aux côtés des travailleurs dans «leurs revendications», indiquant «avoir réitéré, au cours de son entretien avec Abdessalem Jerad, la nécessité de consacrer le consensus, de poursuivre les concertations et de renforcer le rapprochement». Et d’ajouter que son parti respecte l’indépendance de la centrale syndicale et qu’il est disposé à l’instauration du dialogue avec les différentes organisations professionnelles.

Le prochain chef du gouvernement, qui va hériter d’une situation socio-économique pour le moins explosive, a sans doute voulu s’assurer le soutien ou, du moins, la neutralité de la centrale syndicale, dont la capacité de nuisance n’est plus à démontrer. M. Jebali a-t-il reçu des assurances en ce sens ? Et en contrepartie de quelles promesses ? That is the question…

I. B.