Le nouveau président par intérim, Moncef Marzouki, a reçu, mardi après midi, à Carthage, les chefs des partis politiques venus le féliciter pour son élection et son investiture à la tête de l’Etat.


«Nous devons tous être conscients qu’il doit toujours exister des pouvoirs et des contre-pouvoirsde manière à servir les intérêts du pays et jeter les bases d’une nouvelle constitution répondant aux aspirations du peuple tunisien », a déclaré Ahmed Ibrahim, président du mouvement Ettajdid et dirigeant du Pôle démocratique moderniste (Pdm), à l’issue de la rencontre.

Le rôle régulateur de l’opposition

La secrétaire générale du Parti démocrate progressiste (Pdp), Maya Jribi, a salué pour sa part, l’initiative du chef de l’Etat de rencontrer l’opposition dès son investiture, ainsi que le message positif adressé mardi au peuple tunisien. Elle a mis en relief, elle aussi, «le rôle régulateur de l’opposition» dans l’exercice du gouvernement, et relevé le caractère délicat de l’étape qui exige une gouvernance efficace et nouvelle ainsi qu’une opposition effective et réelle.

Le président du parti Afek Tounès, Mohamed Louzir, a déclaré, pour sa part, que son parti aspire à jouer un rôle au sein de l’opposition afin de servir la Tunisie et d'apporter des propositions concrètes permettant de consacrer le processus démocratique du pays.

Le secrétaire général du Mouvement des patriotes démocrates (Mpd), Chokri Belaid, a déclaré avoir fait part au président de ses craintes face à l’immensité des défis auxquels fait face la Tunisie, ajoutant avoir reçu des assurances de M. Marzouki, qui lui a promis d’adopter le dialogue, le consensus et la participation de toutes les compétences nationales, au sein de la Constituante et en dehors, pour permettre à la Tunisie de relever les défis futurs.

De son côté, Kamel Morjane, président du parti l’Initiative, a indiqué que son entretien avec le chef de l’Etat a porté sur les défis qui se posent aux institutions nationales, particulièrement les institutions de l’Etat, rappelant que M. Marzouki sera le président de tous les Tunisiens afin de les servir. Il a également indiqué avoir transmis au président de la République la volonté du parti d’être à ses côtés en cette étape délicate en contribuant de manière constructive à l’intérêt du pays.

Le président du Parti libéral maghrébin, Mohamed Bousaïri Bouebdelli, a déclaré avoir trouvé auprès du chef de l’Etat beaucoup de compréhension mais aussi une conscience de la spécificité de l’étape et de la situation en général, précisant que gouvernement et opposition devront travailler de pair afin de vaincre les défis du chômage, du rétablissement de la sécurité et de la stabilité.

La minorité veut transmettre ses idées

Néjib Hosni a indiqué avoir été délégué par les indépendants et les partis minoritaires au sein de la Constituante pour transmettre un message à M. Marzouki l’invitant à respecter le rôle des députés dans les concertations en cours pour la formation du nouveau gouvernement. La minorité veut transmettre ses idées et non participer au gouvernement, a-t-il souligné.

Le secrétaire général du Mouvement des démocrates socialistes (Mds), Ahmed Khaskhoussi a affirmé, de son côté, avoir exprimé au président de la République la volonté de son parti de servir, «d’abord et au final», la Tunisie et que ses militants s’élèvent contre les considérations conjoncturelles ou partisanes et placent l’intérêt national au dessus de toute considération.

«M. Marzouki est actuellement au poste adéquat car il est un véritable militant qu’on a connu dans l’exil et les prisons mais aussi en tant qu’écrivain militant», a indiqué le président d’Ennahda, Rached Ghannouchi, qui a formulé le vœu que le chef de l’Etat demeure «le défenseur de la vérité et de la coopération et qu’il soit le serviteur de la justice et de l’équité».

Les autres responsables de partis reçus par le chef de l’Etat sont Mohamed Ibrahimi (Parti du Peuple), Mohamed Moncef Chebbi (Parti social-démocrate de la Oumma), Khaled Krichi (Mpup), Hichem Hosni (Parti de la lutte progressiste) et Ahmed Mansour (parti du Néo-Destour).

I. B. (avec Tap).