A l’annonce, mercredi après-midi, de la création de la Jeunesse estudiantine d’Ennahdha au sein des universités, les journalistes ont quitté la salle de conférence. Et ce n’était pas la seule raison.


L’autre raison, c’était l’absence des conditions optimales pour l’exercice du métier. Car les étudiants du parti «en plus du chahut, ont multiplié les sarcasmes, les applaudissements gratuits et les répliques aberrantes à toutes les questions des journalistes», selon l’agence Tap.

Malgré les tentatives menées par Abdelkarim Harouni, membre du bureau exécutif d’Ennahdha chargé de la jeunesse, pour maîtriser la situation, rien n’a changé. Les journalistes ont préféré se retirer.

Pour ce qui a été déclaré tout au début de la conférence, M. Harouni a insisté sur «l’importance du rôle des étudiants pour faire de l’université un espace de débat libre, pluraliste et démocratique». Et d’ajouter que le courant estudiantin créé, est «centriste et va oeuvrer à la réhabilitation du mouvement estudiantin, à la lutte contre toute forme de corruption à l’université et à la recherche du consensus et des équilibres entre les différents courants qui y existent».

Ceci est du déjà vu. Et pour les médias, il y a comme un sentiment de retour de la dictature mais sous une autre forme. Car, le Rcd (parti dissous) avait aussi ses étudiants qui ont fini par se convertir en flics au service du régime. Aujourd’hui, au Campus universitaire d’El Manar à Tunis, il y a eu des agitations dans la cour entre les étudiants. Les uns se disent islamistes et les autres défendent la neutralité du milieu estudiantin. Pour calmer les uns et les autres, pas évident. Le sort du campus serait-il comme celui de la faculté de la Manouba ? Ce que tout le monde craint.

Z. A. (avec Tap).