Dans l’interview diffusée mercredi soir par la chaîne de télévision Al-Watanya1, le chef de l’Etat Moncef Marzouki a annoncé qu’il allait rencontrer, jeudi, Abdessalem Jerad, secrétaire général de l’Ugtt.
Les deux hommes ont, certes, peu d’affinité. Mais la conjoncture actuelle de l’économie impose au chef de l’Etat de chercher un terrain d’entente avec la centrale ouvrière pour qu’il y ait une trêve sociale. Sinon, selon les déclarations du président de la République, il serait impossible de redresser la pente et de relancer la machine économique. M. Marzouki sait très bien que sans l’aide de M. Jerad, seul à maîtriser la situation et à appeler les ouvriers à reprendre le travail, il ne pourra pas mettre fin (et tout de suite) aux grèves et sit-in qui n’arrêtent pas dans pratiquement tout le pays.
Il y a quelques jours, la Banque centrale a tiré la sonnette d’alarme. Le pays, du nord au sud et d’est en ouest, est traversé depuis le 14 janvier 2010 par une vague de grèves et sit-ins et il ne peut plus supporter le poids de ces mouvements continus.
M. Marzouki a donc besoin de serrer la main de M. Jerad et de lui faire même les yeux doux pour que l’ordre se remette en place et que les grèves soient reportées à plus tard, le temps que l’économie du pays, en berne, se relève.
Reste à savoir ce que demandera M. Jerad en contrepartie de sa collaboration. Vu la situation difficile dans le pays, on peut parier qu’un compromis sera trouvé entre le président de la République et le secrétaire général de l’Ugtt.
Z. A.