Le nouveau locataire du palais de Carthage a assisté, vendredi, aux travaux du 1er congrès du Conseil national syrien (l’opposition) qui se tient à huis clos, deux jours durant, à Gammarth.


Lors de son discours, le président de la République, qui parlait devant pas moins de 200 participants et défenseurs des droits de l’homme syriens, dont Borhane Ghalioun et Abdallah Turkmeni, a appelé à ce que le Conseil national syrien (Cns) veille à ne pas dévier de la voie pacifique de la révolution «son principal point fort». Seule voie qui va permettre, selon lui, la mobilisation de davantage de sympathisants dans le monde et d’augmenter la pression sur le régime.

M. Marzouki a notamment mis en garde contre les risques d’un conflit communautaire qui pourrait déboucher «sur une guerre civile coûteuse en vies et en ressources», soulignant, dans ce contexte, la nécessité de tirer profit des pressions exercées sur le régime pour s’enraciner davantage dans la rue et non pour exiger une intervention étrangère.

Le président de la république a exhorté les consciences vives en Syrie «à tenir compte du fait que le sang versé est celui des enfants du peuple... et que les peuples ne peuvent vivre en esclavage... que le recours à la seule solution sécuritaire et militaire n’est que dilapidation de vies et de ressources».

Seul le peuple syrien peut changer son destin

Le chef de l’Etat a indiqué aux congressistes que le peuple syrien est le seul capable de créer des formes de résistance et de lutte et à poursuivre ses objectifs afin d’instaurer une citoyenneté libre et digne.

Il a souligné que ce qui favorise une intervention étrangère est la violence du régime et non le caractère pacifique des protestations de rue et de l’opposition. M. Marzouki a affirmé que la Tunisie nouvelle qui a choisi la liberté et la démocratie «ne peut rester silencieuse face à la répression méthodique menée par les services de sécurité et les forces armées syriennes» appelant «à arrêter la violence contre le peuple syrien et à instaurer un régime démocratique qui exprime sa volonté».

M. Marzouki a, d’un autre côté, rappelé au régime de Bachar Al Assad que «toute goutte de sang versée va élargir davantage le fossé existant déjà entre lui et le peuple et contribuera à son isolement international».

De ce congrès qui se tient en Tunisie, symbole du Printemps arabe, les participants vont réclamer «une protection internationale du peuple syrien», mais pas une intervention militaire internationale.

De son côté, M. Ghalioun lance un appel à la communauté internationale, ainsi qu’à la Ligue des Etats arabes à faire pression sur la Russie afin de permettre l’approbation d’une résolution du conseil de sécurité contre le régime syrien dans les plus brefs délais.

I. B. (avec Tap).