Le nouveau gouvernement, qui sera présenté lundi au président de la République, par le Premier ministre Hamadi Jebali, comprendra 26 ministres, 6 ministres délégués auprès du chef du gouvernement et 16 secrétaires d’Etat.


M. Jebali a également précisé à l’agence Tap que la composition du gouvernement sera soumise, mercredi ou jeudi, à l’approbation de l’Assemblée nationale constituante.

Les membres du prochain gouvernement «sont des militants bénévoles» dont plusieurs «surprendront le peuple tunisien en renonçant à une partie de leurs salaires pour donner l’exemple», a précisé M. Jebali.

Austérité pour préserver l’argent public

Il a, d’autre part souligné que le gouvernement attendu «veillera à consacrer la transparence et l’honnêteté dans ses rapports avec le peuple et fera montre d’austérité pour préserver l’argent public».

Au sujet de la polémique suscitée récemment par la proposition inscrite au projet de loi des finances 2012 relative au prélèvement de 4 jours de salaire des travailleurs des secteurs public et privé, M. Jebali a affirmé que cette proposition «n’engage pas le prochain gouvernement qui se concertera avec les représentants des travailleurs pour ne pas imposer au peuple ce qu’il refuse».

Il a, par ailleurs, annoncé que les ministères du Commerce et du Tourisme seront séparés et que des départements indépendants seront réservés aux «droits de l’Homme, réparation des injustices et justice transitionnelle», aux «technologies» et à «l’environnement», comme cela avait déjà été annoncé par Kapitalis samedi.

Le chef du gouvernement collaborera avec 6 ministres délégués chargés des «dossiers politiques», des «relations avec l’Assemblée constituante», des «dossiers économiques», de la «réforme administrative», des «affaires sociales» et du «dossier de la santé».

Réserver à l’environnement un ministère indépendant n’engendrera pas de grandes dépenses, a tenu à nuancer cet ingénieur spécialiste en énergies renouvelables, «mais permettra d’attirer des investissements étrangers et un soutien onusien et international».

Le ministère des Droits de l’homme, de la Réparation des injustices et de la Justice transitionnelle permettra pour sa part «d’en finir définitivement et dans les plus brefs délais avec les dossiers des martyrs et des blessés de la révolution», a encore expliqué M. Jebali.

Intensifier la lutte contre la corruption

La séparation entre le commerce et le tourisme apportera, selon lui, «une réponse à la hausse du coût de la vie». Comment ? Le Premier ministre devra l’expliquer lors de la présentation du programme de son gouvernement.

Le ministère des Technologies devra, pour sa part, lutter contre «la corruption qui a gangrené ce secteur envahi par le clan Ben Ali et ses proches», a dit aussi M. Jebali, ajoutant qu’il veillera à assurer la transparence financière et à consolider les relations internationales dans ce domaine.

Commentant les nombreuses critiques sur le nombre élevé des membres du  gouvernement, Hamadi Jebali a répondu que «c’est là une question tout à fait normale après le passage d’un régime présidentiel à un régime d’Assemblée».

Traduire : une bonne partie du travail du gouvernement était géré, sous Ben Ali, au Palais de Carthage, par une équipe de conseillers spéciaux, qui faisaient figure de gouvernement de l’ombre. Aujourd’hui, tout doit être géré par le gouvernement.

I. B. (avec Tap).