Le Conseil national syrien (Cns) a appelé lundi, à partir de Tunis, la communauté internationale à protéger la population civile syrienne contre le pouvoir d’Al Assad.


A la fin des travaux de son Congrès, qui s'est déroulé le week-end à huis clos à Gammarth (banlieue nord de Tunis), le Conseil national syrien (Cns) a rencontré lundi la presse. Et lancé un appel à la Ligue des Etats Arabes, aux Nations Unies et à la communauté internationale à protéger les populations civiles en Syrie et à créer des «zones sécurisées» et des «zones tampons» dans les plus brefs délais.

«Recours limité» à la force

Borhane Ghalyoun, représentant du Cns, a indiqué qu’un projet de création de «zones sécurisées» pour les civils est actuellement en examen avant d’être présenté au Conseil de Sécurité.
Tout en affirmant qu’une éventuelle intervention étrangère à l’appel de l’opposition n’est pas écartée, M. Ghalyoun a plaidé en faveur d’un «recours limité» à la force, précisant que la souveraineté syrienne ne peut faire l’objet de concession à quiconque y compris au Conseil de Sécurité de l’Onu.

M. Ghalyoun a indiqué que les membres du Cns sont parvenus après deux jours de débats sérieux et francs à parachever la structure de leur conseil et ont adopté un plan d’action pour la période à venir, notamment la phase transitoire.

M. Ghalyoum a précisé, par ailleurs, que le Conseil s’est engagé à offrir le soutien nécessaire à l’armée syrienne libre qui s’est détachée du pouvoir et qui est en train d’accomplir une noble mission dans la protection de la révolution pacifique en Syrie.

Selon le conférencier, le Cns demeure constamment ouvert à l’opposition, toutes sensibilités confondues, sans que cela ne soit contraire aux principes et objectifs ultimes du Conseil à savoir la chute du régime.

Pour sauver la population civile

S’agissant du rôle de la Ligue des Etats arabes et de ses efforts qui ont abouti à la signature, lundi, au Caire, par le régime syrien, du protocole d’envoi d’observateurs étrangers, M. Ghalyoun a affirmé que l’opposition syrienne n’abandonnera pas la Ligue même si elle renonce à accomplir pleinement son rôle, ajoutant que le Cns plaide en faveur d’un rôle essentiel et central du monde arabe dans la crise syrienne, se déclarant convaincu que les Etats Arabes peuvent jouer encore un rôle pour protéger la cause syrienne des conflits étrangers.

Le Cns a approuvé au terme de ses travaux une déclaration dans laquelle il réitère son engagement en faveur des choix du peuple syrien et des objectifs de sa révolution à savoir la chute du régime et à l’édification d’une nouvelle Syrie dans le cadre d’un Etat civil démocratique et pluraliste.

M. Ghalyoun a mis notamment l’accent sur son attachement à la reconnaissance constitutionnelle de l’identité nationale kurde et assyrienne et à régler les deux questions dans le cadre de l’unité de la patrie, indiquant que la nouvelle Syrie, qui oeuvrera à récupérer le Golan occupé et qui soutiendra les droits légitimes du peuple palestinien, sera un véritable facteur de stabilité dans la région. A l’issue de son congrès, le Cns a adopté son programme politique ainsi que les règlements ayant trait avec le travail et les relations entre les différentes institutions relevant du Conseil.

Les membres du Cns ont convenu à ce que la présidence du Conseil soit assurée par alternance pour une durée de trois mois qui pourra être prolongée, que le secrétariat général soit composé de 33 membres et de créer 11 bureaux, dont notamment, ceux des relations extérieures, des secours, de la communauté syrienne à l’étranger et des études et planification.

I. B. (avec Tap).