La déclaration du gouvernement, ainsi que sa composition présentées, jeudi, par Hamadi Jebali, chef du gouvernement, semblent ne pas convenir à l’opposition. Et ils ont trouvé de la matière pour critiquer.


Lors de la séance plénière de la Constituante, du vendredi sous la Coupole de l’Assemblée, au Bardo, le camp de l’opposition a pris la parole et s’est arrêté, sans réserve, sur plusieurs points.

L’élu du Pôle démocratique moderniste (Pdm) Fadhel Moussa a regretté que le programme du gouvernement présenté à la Constituante ne comporte pas des objectifs clairs et ne propose pas des mesures urgentes notamment en ce qui concerne les dossiers des martyrs et blessés ainsi que de l’emploi, des jeunes et des régions défavorisées. Et de relever que la déclaration du gouvernement a été présentée «sous forme de programme électoral ou de déclaration d’intention», a-t-il dit avant de marteler : «Les portefeuilles gouvernementaux auraient dû se limiter aux fonctions essentielles», a-t-il estimé, dénonçant «le mode de distribution des portefeuilles qui laisse à penser à une répartition des postes entre les partis de la coalition selon la politique des quotas».

Un portefeuille pour tous

Foued Thameur de la liste du Front populaire tunisien indépendant (Fpti) a, de son côté, estimé que le programme est très général et ne comportent pas de données et de chiffres clairs. Et pour se démarquer, il a critiqué une élue d’Ennahdha qui avait déclaré que les portefeuilles ministériels ont été attribués en fonction du critère du militantisme. Si l’on se conforme à cette règle, a-t-il indiqué à l’agence Tap, tous les Tunisiens sont des militants et méritent des portefeuilles ministériels, dans la mesure où ils ont contribué à la lutte contre la dictature de l’ancien régime.

D’autre part, Ameur Laarayedh a défendu la nomination du gendre de Rached Ghannouchi, Rafik Abdessalemn, en qualité de ministre des Affaires étrangères (très critiqué), estimant que ce choix n’est pas fondé sur les liens de parenté mais répond aux critères de compétence, de militantisme et de probité. Et c’est lui qui l’a dit. Ce gouvernement est, à la fois, un gouvernement politique et un gouvernement de technocrates, a-t-il affirmé.

L’élue du parti Ettakatol Fatma Gharbi a, pour sa part, estimé que les critiques formulées par l’opposition au sujet du programme du gouvernement sont objectives et ne peuvent que contribuer à aplanir les insuffisances.

Source : Tap.