Le projet de constitution d’un un front de gauche centriste vide le Pôle démocratique moderniste (Pdm), grand perdant des élections du 23 octobre, de tout rôle.
Le Mouvement Ettajdid (gauche), le Parti démocratique progressiste (Pdp, centre-gauche), Afek Tounes (libéral) et le Parti du travail tunisien (Ptt, travailliste) envisagent de former un front de gauche centriste et ouvert «pour garantir l’alternance au pouvoir».
Peser face au parti Ennahdha
Qu’est-ce qui pourrait réunir ces formations qui étaient allées en rangs dispersés aux élections de l’Assemblée constituante, le 23 octobre dernier? Et pourquoi aujourd’hui? Et sur quelle base idéologique ou programme?
En fait, les quatre formations ont ceci de commun : elles ont perdu les premières élections libres et transparentes organisées dans le pays. Elles semblent aussi viser le même objectif : constituer une coalition progressiste (réunissant des forces de gauche et libérales) capable de peser face au parti Ennahdha lors des prochaines élections, probablement dans un an et demi.
Ennahdha, rappelons-le, est le principal vainqueur des dernières élections avec 89 sièges sur 217 de la Constituante.
Selon Abdeljalil Bedoui, président du Ptt, cité par l’agence Tap, la formation du front de gauche centriste répond à la volonté des partis concernés d’édifier un projet sociétal, moderniste, démocratique et ouvert. Il a, à cet égard, mis l’accent sur l’impératif pour ces partis de jouer un rôle de contre-pouvoir afin que le Tunisien ait une autre alternative s’il n’apprécie par les performances des forces au pouvoir.
Le Pôle perd le centre
Yassine Brahim, directeur exécutif du parti Afek Tounes a estimé, pour sa part, que «la situation politique actuelle ne permet pas l’alternance au pouvoir», étant donné la prédominance électorale du parti Ennahdha. Il a souligné, à ce propos, la nécessité de former une force politique centriste regroupant plusieurs partis non ou faiblement représentés au sein de la Constituante.
L’initiative a été lancée au cours d’une conférence, vendredi, à Monastir, sur «les moyens de dynamiser l’action politique commune».
Est-ce à dire que le rôle du Pôle démocratique moderniste (Pdm), qui jouait le fédérateur des forces de gauche, est terminé? Si l’initiative aboutit, avec et le Ptt et Ettajdid, membre du Pôle, celui-ci n’aurait plus de raison d’être.
Imed Bahri