Sans surprise, la première réunion du nouveau gouvernement, lundi, à la Kasbah, immédiatement après sa prise de fonction, a été consacrée à la loi de finances 2012 avant sa présentation à l’Assemblée constituante.


La situation sécuritaire et sociale dans le pays et ses retombées sur l’activité économique ont été aussi discutées au cours de la réunion, souligne le gouvernement dans un communiqué de presse.

Le nouveau cabinet se réunira de nouveau mercredi pour examiner une série de mesures pour faire face à la situation sociale, marquée par les grèves, les sit-ins et les manifestations d’impatience de pans entiers de la population qui attendent des solutions à leurs problèmes.

Autre activité symbolique du nouveau gouvernement : le Premier ministre Hamadi Jebali et le ministre des Droits de l’homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, ont rencontré plusieurs blessés de la révolution et écouté leurs doléances. Beaucoup de ces blessés ont besoin de soins spécifiques à l’étranger et souffrent de ne pas avoir été pris en charge financièrement par l’Etat.

Les dossiers les plus brûlants sur lesquels le gouvernement va devoir s’atteler d’urgence sont, outre les aides aux familles des martyrs et aux blessés de la révolution, le chômage (qui touche plus de 800.000 Tunisiens), la pauvreté dans les zones défavorisées notamment dans les régions intérieures, et la hausse des prix qui rogne dangereusement le pouvoir d’achat des Tunisiens.

Mais avant de pouvoir espérer trouver des solutions à ces problèmes, le gouvernement Jebali doit mettre fin aux agitations sociales, restaurer la sécurité, le calme et la tranquillité et impulser la machine de l’économie, grippée depuis janvier 2011.

La marge de manoeuvre est très réduite, la crise interne étant aggravée par celle qui sévit actuellement dans la région (notamment en Libye, l'un des principaux partenaires économiques de la Tunisie) et en Europe (avec laquelle la Tunisie réalise plus des deux tiers de ses échanges). Et le nouveau cabinet manque d'expérience et a besoin de plusieurs semaines pour se familiariser avec les rouages de l'administration, elle-même aux prises avec une crise existentielle et qui appréhende le changement à la tête de l'Etat.

Imed Bahri