En visite pour la seconde fois en Tunisie depuis février, le sénateur américain Joseph (Joe) Lieberman est la première personnalité étrangère de haut niveau qui s’entretient avec les principaux membres du nouveau pouvoir provisoire.


M. Lieberman s’est entretenu avec Mustapha Ben Jaâfar, président de l’Assemblée constituante, au siège de l’Assemblée au Bardo, le président de la République par intérim, Moncef Marzouki, au Palais de Carthage, le Premier ministre Hamadi Jebali, au palais du Gouvernement à la Kasbah, ainsi qu’avec le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem.

Impulser la coopération sécuritaire

L’entretien de l’Américain avec les responsables tunisiens a porté sur les moyens d’impulser les relations tuniso-américaines, le soutien des Etats-Unis à la Tunisie en cette période décisive de son histoire, la reprise des négociations sur l’accord de libre-échange entre les deux pays, l’encouragement des hommes d’affaires américains à investir en Tunisie, ainsi que l’assistance à la Tunisie dans le domaine sécuritaire, condition préalable à toute démocratie. Et pour l’aider à sécuriser ses frontières, notamment sahariennes contre les trafics de toutes sortes et les éventuelles infiltrations d’éléments terroristes du réseau Al-Qaïda au pays islamique (Aqmi).

«Les Etats-Unis ont adopté plusieurs mesures depuis le début de la révolution pour soutenir la Tunisie, en votant des garanties pour faciliter l’obtention de crédits, la mobilisation de fonds pour les entreprises et la réalisation des objectifs du millénaire, ainsi que des aides et des crédits à l’armée tunisienne et l’envoi du Peace Corp (Corps de la paix)», a déclaré M. Lieberman, au cours d’une conférence de presse, jeudi, en marge de sa visite en Tunisie.

L’Américain a réaffirmé, par la même occasion, le soutien des Etats-Unis à la transition et à la démocratie en Tunisie, au double plan politique et économique. Il a assuré que son pays encouragera les hommes d’affaires américains à investir davantage en Tunisie, rappelant que le vote par le Congrès américain des garanties pour l’obtention des lignes de crédits à bas taux d’intérêt devrait impulser les échanges entre les deux pays.

Le sénateur américain a réitéré, à ce propos, son plaidoyer en faveur de la Tunisie et sa volonté de défendre notre pays personnellement devant le Congrès américain.

Le sénateur indépendant s’est déclaré, par ailleurs, impressionné par les avancées enregistrées en Tunisie depuis le déclenchement de la révolution du 14 Janvier, mettant l’accent sur les premières élections libres et transparentes qui ont été organisées en Tunisie ainsi que sur la formation d’un nouveau gouvernement constitué des trois partis majoritaires de l’Assemblée nationale constituante.

Pas d’appréhension vis-à-vis d’Ennahdha

«La Tunisie, pays précurseur et berceau du printemps arabe, est le pays le mieux placé pour réussir la mise en place d’une réelle démocratie», a-t-il précisé.

M. Lieberman a affirmé également que les Etats-Unis n’ont aucune appréhension vis-à-vis du mouvement Ennahdha, rappelant que la dernière visite du leader du mouvement, Rached Ghannouchi, aux Etats-Unis, et son affirmation de «l’inexistence d’une quelconque incompatibilité entre islam et démocratie» ont permis de consolider la confiance surtout après l’engagement du mouvement à garantir les libertés privées et publiques et le libre exercice démocratique du pouvoir.

Les entretiens se sont déroulés en présence de l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Tunis, Gordon Gray.

M. Lieberman, qui était venu de Libye, devrait prendre le vol pour Al-Qods occupée.

Imed Bahri (avec Tap).