L’Assemblée nationale constituante (Anc) a adopté, vendredi après midi, à la majorité des deux-tiers, après une discussion de deux jours, la Loi de finances pour l’exercice 2012.


«La conjoncture exceptionnelle justifie la méthode exceptionnelle» par laquelle l’Anc a adopté la Loi de finances 2012, après une discussion accélérée, a expliqué le président de l’Assemblée, Mustrapha Ben Jafaâr. «Nous avons adopté rapidement ce texte pour permettre au gouvernement de commencer la nouvelle année administrative dans les meilleures conditions, mais nous attendons la Loi de finances complémentaire qu’il s’est engagé à nous présenter dans les meilleurs délais», a ajouté M. Ben Jaâfar.

Un message positif aux investisseurs et aux partenaires

Des constituants parmi la majorité ont souligné, lors de la séance plénière de jeudi, que l’intérêt du pays et de son économie commandent d’accélérer l’examen et l’adoption du projet préparé par le gouvernement sortant. D’autres constituants de l’opposition, notamment ceux du parti démocratique progressiste (Pdp) se sont retirés de la même séance, en raison du temps limité consacré à la discussion et à l’adoption du projet. Ils ont cependant repris leurs places vendredi matin, mais ils se sont abstenus de voter.

«Ce vote, c’est un message positif envoyé aux opérateurs tunisiens et aux investisseurs et partenaires étrangers pour leur montrer que le gouvernement est engagé dans un processus rigoureux de stabilisation politique et de relance économique», a commenté un constituant, se félicitant du résultat exceptionnel obtenu par l’Assemblée constituante.

En moins d’un mois, celle-ci a, en effet, voté le règlement intérieur organisant les pouvoirs provisoires, élu le président de la République et le Chef du gouvernement, voté le programme du Gouvernement, le budget de l’Etat et la loi de finances 2012.

Une équipe, une feuille de route et des ambitions

C’est une première dans l’histoire du pays… Mais il faut dire aussi que la «troïka» au pouvoir, l’alliance constituée par Ennahdha, le Congrès pour la république (Cpr) et d’Ettakatol, dispose d’une majorité confortable à la Constituante. Faut-il s’en plaindre ou s’en féliciter ?

La situation dans le pays recommande un minimum de rassemblement des forces politiques pour mettre les Tunisiens en ordre de marche, avec une équipe plus ou moins homogène, une feuille de route de consensus et des institutions étatiques en état de fonctionner normalement. C’est déjà fait.

La Tunisie peut donc attaquer la nouvelle année avec de nouvelles ambitions. Sa révolution est certes passée par des chemins sinueux, mais à l’approche de la célébration de son premier anniversaire, elle semble avoir enfin retrouvé le bon chemin.

Imed Bahri