Au lieu de dégager les sit-inneurs qui empêchent les cours à la Faculté de Manouba, la police tape sur les professeurs et étudiants qui manifestent pour la reprise des cours. Bizarre, vous avez dit bizarre !
Le sit-in observé par des Salafistes depuis le 28 novembre à la Faculté de la Manouba se poursuit. L’Etat fait jusque-là la sourde oreille. C’est ce qui a poussé de nombreux enseignants et représentants des structures syndicales à la Faculté des lettres, des arts et des humanités à la Manouba à se rassembler, mercredi, devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Tous ont réclamé l’intervention des autorités de tutelle pour la levée du sit-in observé par notamment des intrus dans l'enceinte universitaire.
Les protestataires, en colère, ont brandi des pancartes sur lesquelles on peut lire, notamment, «Sit-inneurs, dégagez», «Universités de Tunisie, unissez-vous», «L’enseignement est démocratique» ou encore «les sit-inneurs ne sont pas au-dessus de la loi». Les étudiants veulent reprendre le plus tôt le chemin de la faculté, passer leurs examens et tous refusent que 2011-2012 soit une année blanche.
La police s’est trompée de cible
Et au lieu de lever le sit-in de la Manouba qui se poursuit depuis le règne de l’ancien Premier ministre, Beji Caïd Essebssi – qui n’a pas bougé le petit doigt pour éradiquer le mal dès le départ et trouver rapidement une solution –, les forces de l’ordre sont intervenues violemment pour disperser la foule d’universitaires, étudiants, parents, journalistes et autres représentants de la société civile. Allez comprendre les raisons !
Selon les protestataires, la reprise des cours à la Faculté de la Manouba est pour le moment impossible. Car, des intrus à la faculté occupent le hall et l’entrée. Mais les choses peuvent reprendre leurs cours normal si le ministère de tutelle s’engage à honorer ses promesses faites aux membres du conseil scientifique de la faculté.
Selon l’agence Tap, «ces promesses consistent en l’évacuation des intrus de la faculté et le transfert du lieu du sit-in du hall à un autre endroit de manière à ne pas gêner la marche des cours».
Des représentants de la Fédération générale de l’enseignement supérieur, du conseil scientifique de la faculté des lettres et de l’Union générale des étudiants de Tunisie (Uget) ainsi que le syndicat de base des enseignants de la faculté de la Manouba ont été accueillis par le chef de cabinet du ministère de l’Enseignement et de la Recherche scientifique. Affaire à suivre...
Z.A. (avec tap)