Les chefs des trois partis de la coalition au pouvoir (ou Troïka), s’attendaient-ils à un accueil populaire chaleureux ? Si c’était le cas, leur déception a dû être trop grande. Et pour cause…
Le président de la République Moncef Marzouki (Congrès pour la République), le chef du Gouvernement Hamadi Jebali (Ennahdha) et le président de l’Assemblée constituante Mustapha Ben Jaâfar (Ettakatol), en visite dimanche à Kasserine à l’occasion du 1er anniversaire de la révolution, ont été plutôt mal accueillis par les habitants.
Le cortège officiel a eu en effet du mal même à se frayer un passage lors de sa visite au gouvernorat pour rencontrer les habitants et célébrer avec eux le premier anniversaire de la révolution, dont ils ont été parmi les principaux acteurs. Il a fallu l’intervention des services de l’ordre pour disperser les habitants qui ont revendiqué leur droit au travail, l’indemnisation des familles des martyrs et des blessés de la révolution ainsi que le jugement de ceux qui ont tiré en janvier 2011 sur des manifestants pacifiques.
Les trois dirigeants du pays ont promis d’accélérer le jugement des accusés, de soigner certains blessés à l’étranger, ainsi que l’implantation bientôt de 26 projets dans la région... Ce n’était pas suffisant pour éviter l’inévitable «Dégage !», réservé il y a un an à Ben Ali et ses sbires.
Autant dire qu’en une année, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de la révolution tunisienne, qui a pris de l’eau de toutes parts.
Z. A.