Des partis se sont réunis, dimanche à Sfax, pour former un front centriste. La réunion, qui a bien commencé, s’est terminée en queue de poisson.


Au début de ce meeting – auquel ont pris part des responsables du Pdp, d’Afek Tounes, du Parti républicain et de la Voix de l’indépendant –, tout semblait aller comme prévu. A chacun son petit discours pour sensibiliser les présents et les convaincre de la nécessité d’une coalition. Tous ont donc été réunis autour d’une seule idée : créer un front d’opposition capable de faire le poids avec le gouvernement actuel composé d’Ennahdha, du Congrès pour la république (Cpr) et d’Ettakatol.

Selon Slaheddine Zahaf, président de la liste Voix de l’indépendant, «l’engagement de plusieurs forces politiques à former un front de partis centristes intervient en réponse à l’aspiration des Tunisiens à l’édification d’un Etat démocratique centriste moderne», a-t-il déclaré.

M. Zahaf a relevé que cette coalition vise à réaliser les objectifs de la Révolution pour la liberté et la dignité, préserver l’identité arabo-musulmane et défendre les valeurs de démocratie et de liberté.

Pour Maya Jribi, secrétaire générale du Pdp, cette coalition se veut un instrument pour établir l’équilibre entre les différents protagonistes de la scène politique, un équilibre qui ne manquera pas d’avoir un impact positif sur le processus démocratique.

Quant à Yassine Ibrahim, directeur exécutif d’Afek Tounes, il a estimé que la réussite de la transition démocratique demeure tributaire de l’engagement des partis politiques à relever les défis de l’étape dont en premier lieu l’élaboration de la Constitution.

Slim Azabi, secrétaire général du Parti républicain, a, de son côté, mis l’accent sur l’importance de ce meeting qui, a-t-il dit, constitue une première étape sur la voie de la création du front, dont la création officielle est prévue en mars prochain. Et de bien se préparer aux prochaines élections.

De son côté, Saïd Aydi, ancien ministre de l’Emploi, a déclaré avoir adhéré à cette initiative partant de sa conviction que l’avenir de la Tunisie doit se construire à travers la consécration des valeurs de modération et de juste-milieu, un avis qui a été partagé par plusieurs compétences ayant rejoint ce front.

Vers la fin du meeting et après l’intervention de Chokri Yaâiche, qui s’est présenté en tant que représentant de Sfax à la Constituante, des voix se sont levées accusant quelques membres de ce futur front d’avoir appartenu au Rcd (parti dissous) et d’avoir constitué de faux partis d’opposition qui ont aidé Ben Ali à gagner les élections de 2009.

D’autres présents se sont attaqués au Pdp qui, selon eux, a changé de camp. Le meeting s’est transformé en une scène d’accusations. Les uns d’avoir été au service du Rcd et les autres d’être des syndicalistes ou de l’extrême-droite.

La voie du centre semble pour le moment épineuse, car la confiance tarde à se rétablir.

Z. A. (avec Tap).