Retour des bisbilles, mardi matin, à la faculté des lettres de Manouba : deux étudiantes ont exigé de passer leurs examens toutes enveloppées de leur niqab, ce qui est contraire aux règlements internes de l’université.
Empêchées d’entrer dans la salle d’examen, les deux étudiantes ont alerté les éléments salafistes observant un sit-in non loin de là pour exiger le droit des étudiantes à porter le niqab à l’université. Ces derniers sont intervenus violemment, en brisant la porte de la classe et en créant une atmosphère électrique peu propice au bon déroulement des examens.
Le ministère de l’Enseignement supérieur, dirigé par Moncef Ben Salem, l’un des dirigeants historiques du parti islamiste Ennbahdha, a été alerté, à plusieurs reprises, par les responsables de la faculté de Manouba sur la situation prévalant au sein de leur établissement à cause de ces éléments extérieurs qui perturbent les cours, mais il tarde à réagir et à prendre les décisions qui s’imposent.
Ce qui alimente les suspicions quant à la véritable position du gouvernement, dominé par les islamistes, concernant ce problème qui empoisonne la vie académique. Sinon, il est difficile d’expliquer son mutisme et la gêne qu’il montre à mettre ces éléments perturbateurs hors d’état de nuire. De là à penser à un jeu de rôle, ou à des deals secrets entre Ennahdha et autres composants de la mouvance islamiste, il y a un pas qu’on serait tenté de faire.
Imed Bahri