Malgré la révolution, les atteintes aux droits de l’Homme se poursuivent. Que va faire le ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle pour améliorer cette situation ?


 

Samir Dilou, qui parlait lors d’une conférence de presse, lundi à Tunis, a donné un aperçu du programme à venir de son département, avant de mettre l’accent sur la responsabilité qui lui incombe au ministère dans ce domaine, d’autant, a-t-il dit, que les atteintes aux droits humains se poursuivent malgré le changement du paysage politique, marqué par une certaine ouverture.

Selon lui, avant la révolution, le dossier des droits de l’homme était systématiquement dénié ou concernait des cas individuels ou isolés. Après la révolution, la situation sécuritaire difficile a eu un impact négatif sur ce dossier et les mentalités tardent à changer. Ce qui commande de revoir les méthodes de formation et d’intervention des parties concernées en coordination avec le ministère de l’Intérieur et la direction pénitentiaire dépendant du ministère de la Justice.

M. Dilou a notamment précisé que les dossiers des droits humains sont traités en coordination avec les ministères de la Justice, de l’Intérieur, des Affaires étrangères et des Finances, ainsi qu’avec les composantes de la société civile. Selon lui, il faut demander des comptes, rendre des comptes et réaliser la réconciliation. «Ce sont les étapes nécessaires dans un processus de justice transitionnelle», a-t-il expliqué.

Des mesures urgentes et d’autres ordinaires doivent être entreprises en ce sens. «Ce dossier doit faire l’objet d’une concertation avec les différentes composantes de la société civile», a ajouté M. Dilou.

Dans ce sens, une concertation sera organisée au cours du mois de février pour définir le rôle des différents intervenants avant que l’Assemblée nationale constituante ne procède à la mise en oeuvre du cadre juridique relatif à la justice transitionnelle, a encore ajouté M. Dilou.

«Le ministère des droits de l’homme doit constituer un guichet unique pour tout ce qui a trait aux droits humains et à la justice transitionnelle», a estimé le responsable gouvernemental, avocat de son état et qui a longtemps milité, sous Ben Ali, dans la défense des droits des prisonniers politiques et d’opinion.

M. Dilou a insisté, par ailleurs, sur la nécessité d’accélérer l’examen du dossier lié à l’amnistie générale qui fera bientôt l’objet d’un conseil ministériel restreint, le but étant d’étudier la question de dédommagement des victimes parmi les civils, les militaires et les élèves.

M. Dilou a annoncé que quelques 8.700 certificats d’amnistie ont été délivrés à des prisonniers.

I. B. (avec Tap)