Le président Marzouki a entamé, mercredi, sa tournée maghrébine de six jours, qui l’amène successivement au Maroc, en Algérie et en Mauritanie, par une rencontre, à Rabat, avec le roi Mohamed VI. Jeudi, il se recueillera sur la tombe de son père à Marrakech.
Lors de cette rencontre, le souverain marocain a appelé à réactiver la commission de concertation politique entre les deux pays et à réunir la haute commission mixte tuniso-marocaine dans les plus brefs délais.
Le président Marzouki a souligné, de son côté, la volonté de la Tunisie de promouvoir davantage les relations de coopération et de partenariat à travers «la dynamisation des conventions signées entre les deux pays et l’élaboration de nouveaux accords».
«Nous sommes satisfaits de la convergence des points de vue entre nos deux pays frères concernant les questions d’intérêt commun aux plans maghrébin, arabe, méditerranéen et à l’échelle internationale», a souligné M. Marzouki.
De son côté, le roi du Maroc a souligné les relations étroites «de fraternité historique» unissant les deux pays. Il a affirmé l’importance qu’il accorde au renforcement de la coopération bilatérale et à la dynamisation des mécanismes de partenariat exprimant le souhait de les hisser au niveau «des relations politiques privilégiées entre les deux pays frères».
Le roi Mohamed VI a salué «les réformes adoptées par le gouvernement en Tunisie après la révolution» sur la voie de l’instauration de la démocratie et de la justice sociale et de la consécration des droits humains et des libertés dans le respect de la concorde nationale.
Le président Marzouki, qui est accompagné dans cette tournée par le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem et du ministre conseiller auprès de la présidence chargé des Affaires extérieures Abdallah Kahlaoui, a pris part, avec les membres de la délégation l’accompagnant, au déjeuner offert en son honneur, par le roi Mohamed VI, au palais Akdel, en présence du chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane, du président de la Chambre des représentants Karim Ghellab et du président de la Chambre des conseillers Mohamed Cheikh Biadilah.
Le président de la République a eu aussi des entretiens avec ces trois hauts responsables, qui ont porté sur la dynamisation des relations bilatérales et de l’édification maghrébine. M. Ghellab et Biadilah ont rendu un hommage à la volonté qui anime les dirigeants des deux pays d’impulser les relations bilatérales et de réactiver le Maghreb arabe. Il s’agit d’une condition essentielle, ont-ils affirmé, «pour faire face aux défis qui se posent pour la région du Maghreb à la lumière des mutations profondes et des crises à l’échelle internationale».
Le président Marzouki a rencontré également, mercredi après-midi, des représentants de la classe politique, de la société civile et du milieu intellectuel et médiatique marocain, ainsi que des membres de la communauté tunisienne établie au Maroc, et à leur tête l’ambassadeur tunisien en poste à Rabat, Rafaa Ben Achour.
Au deuxième jour de sa visite au royaume, Jeudi, M. Marzouki devrait passer à Marrakech pour se recueillir sur la tombe de son père, ancien opposant comme lui, qui a vécu en exil au Maroc. Ce sera, sans doute, l'un des moments les plus forts, sur le plan émotionnel, de cette visite au Maroc.
Flash-back: À l’indépendance de la Tunisie, en 1956, les vicissitudes de la politique contraignent la famille Marzouki à l’exil et c’est au Maroc, à Tanger, où Marzouki père, partisan de Salah Ben Youssef, l’ennemi juré de Bourguiba, s’est réfugié, et que Moncef fils achève sa scolarité. Lauréat en 1963 du prix du concours général, il obtient son baccalauréat au Lycée Regnault, à Rabat, en 1964, et reçoit une bourse universitaire pour poursuivre ses études de médecine à Strasbourg en France.
Le président tunisien doit poursuivre sa tournée en Mauritanie, puis en Algérie.
M. Marzouki, qui a pris ses fonctions il y a sept semaines, s'est déjà rendu en Libye, où il a effectué sa première visite à l’étranger.
I. B. (avec agences)