Là où Wajdi Ghanim se déplace, la foule est au rendez-vous. Pour l’écouter ou l’interpeler. Les personnes qui ne souhaitent pas le voir sont de plus en plus nombreuses que celles qui l’accueillent avec des Allah Akbar.
Depuis son discours, samedi à la Coupole d’El Menzah, les Tunisiens n’en reviennent pas. A part des islamistes extrémistes, l’Egyptien Wejdi Ghanim est considéré aujourd’hui comme l’homme le plus honni des Tunisiens et surtout des Tunisiennes.
Sur les réseaux sociaux, les internautes se sont déchaînés contre cet homme qui veut que la «Tunisie soit tirée vers le bas et fasse marche arrière».
A Sousse, comme à Mahdia, où il s’est produit, le prédicateur extrémiste a été hué par la foule. L’injonction «Dégage» a repris du service contre cet homme qui divise les Tunisiens.
Le gouverneur de Beja a refusé qu’il vienne prêcher mercredi dans la ville. Mardi, l’avocate Bochra Ben Haj Hmida a porté plainte contre cet homme qui sème la zizanie entre Tunisiens et contre les associations qui l’ont invité. Même le parti Ettakatol, allié d’Ennahdha, a dénoncé les discours extrémistes de l’Egyptien. Le mufti de la République, Othman Batikh a émis des doutes sur le savoir théologique de l’Egyptien, dont le discours repose moins sur la science que sur l’éloquence.
Entre-temps, l’Egyptien continue sa tournée de prêche encadré par un cortège de salafistes (hommes en costume afghan et femmes en niqab) qui le suit un peu partout, impressionnés par son éloquence et son idéologie d’un autre âge.
Effet inattendu des harangues illuminées de l’Egyptien, les Tunisiens redécouvrent les qualités morales et l’humanisme de leurs grands théologiens, dont les noms, les portraits et les citations fleurissent sur le web tels que Tahar Ben Achour, Mohamed Fadhel Ben Achour, Abdelfattah Mourou…
Z. A.