Le chef du Gouvernement provisoire Hamadi Jebali a entamé, vendredi, une visite officielle de trois jours au royaume d’Arabie Saoudite, le pays qui a offert l’asile à l’ex-président Ben Ali et son clan.
M. Jebali a été accueilli à l’aéroport international Roi Abdelaziz à Djeddah par le vice-gouverneur de la région de la Mecque, Abdelaziz Al-Khoutheir.
Le petit pèlerinage à l’œil
La délégation tunisienne, qui accompagne le chef du Gouvernement, se compose du ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale, Riadh Bettaieb, du ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khademi, du ministre conseiller auprès du chef du gouvernement chargé du dossier politique, Lotfi Zitoun, du chef d’état-major des armées, général Rachid Ammar, et de plusieurs hommes d’affaires.
A son arrivée au royaume d’Arabie saoudite, M. Jebali a effectué le petit pèlerinage (la Omra).
Au cours de sa visite, il doit avoir une série d’entretiens avec plusieurs responsables saoudiens ainsi que des membres de la communauté tunisienne à Djeddah et Riad.
Pour quelques rials de plus
Si l’on peut affirmer que la question de la relance des investissements saoudiens en Tunisie sera évoquée avec les responsables saoudiens, on est moins sûr, en revanche, que celle de l’extradition de l’ex-président Ben Ali, qui a trouvé asile dans le royaume wahhabite, sera discutée de manière sérieuse et ferme.
Quant au rapatriement des avoirs de l’ex-clan au pouvoir en Arabie saoudite, on peut être tout aussi sceptique.
A quoi servira donc cette visite ? Est-ce à seulement renforcer l’arrimage de la Tunisie à la locomotive de l’islamisme mondial ? Cela devrait avoir au moins un prix. Les Tunisiens sauront-ils vraiment l’exiger ? M. Jebali, qui est attendu au tournant en Tunisie, où les demandes urgentes s’amoncellent sur son bureau serait bien inspiré de ne pas rentrer les mains vides, et avec plein de gratitude envers ses hôtes, dont on connaît la… générosité !
Imed Bahri (avec Tap)