Le prédicateur égyptien Wajdi Ghanim a juré que «la Tunisie deviendra musulmane», car elle ne l’est pas assez à son goût. Les Tunisiens, eux, ont juré, de le remettre à sa place.
A l’appel de Kolna Tounes, mouvement récemment fondé par Dr Emna Menif (ex-porte parole d’Afek Tounes), plusieurs représentants de la société civile ainsi que des dirigeants politiques de l’opposition se sont donné rendez-vous, samedi, devant le siège de la constituante de Bardo pour crier leur colère contre ce prédicateur moyen-âgeux.
Ils s’appellent Larbi Chouikha, Saïd El-Aïdi, Ghazi Ghraïri, Iyed Dahmani, Khémaies Ksila, Bochra Bel Haj Hamida..., ils sont avocats, universitaires, enseignants, ingénieurs, artistes..., et autres hommes d’affaires et femmes au foyer, jeunes et moins jeunes, criant au scandale.
La Tunisie musulmane et tolérante n’a pas besoin de charlatans. Et surtout pas de prédicateur de la trempe de Wajdi Ghanim, qui est en train de diviser le peuple entre musulmans et mécréants.
Les manifestants, qui n’ont cessé de chanter l’hymne national, ont promis de revenir le nombre de fois qu’il faudra pour défendre la cause de l’islam modéré tunisien contre ces cavaliers de l’apocalypse, salafiste et autre.
Celui par qui le scandale arrive, Wajdi Ghanim, en tournée en Tunisie depuis une semaine, continue de faire des conférences et de tenir des discours politiques sur les méfaits de la démocratie importée de l’Occident, de la nécessité d’adopter la charia et des vertus de l’excision des filles... semant ainsi la zizanie auprès d’un peuple non habitué à des discours pareils.
Z. A.