Peu de Tunisiens se souviennent encore des prouesses sportives de Nizar Trabelsi au sein du Club sportif sfaxien (Css) et de l’équipe nationale de Tunisie dans les années 1980. Beaucoup se souviennent en revanche du Belgo-Tunisien, barbe hirsute et regard sombre, condamné à 10 ans de prison ferme par la cour d’appel de Bruxelles, le 9 juin 2004, pour avoir préparé en septembre 2001, pour le compte d’Al-Qaïda, un attentat au camion piégé contre la base de Kleine-Brogel abritant notamment des soldats américains.
La demande d’extradition déposée par les Etats-Unis en 2007 contre cet apprenti terroriste, membre d’Al-Qaïda, détenu en Belgique, est juridiquement recevable, ont confirmé des magistrats belges, selon le journal belge ‘‘De Standaard’’ de vendredi 23 juillet. Consultée par le ministre de la Justice Stefaan De Clerck, la chambre des mises en accusation de Bruxelles a rendu un avis selon lequel il n’existe pas d’objection juridique à l’extradition du Belgo-Tunisien.
Le 24 juin 2009, la Cour de cassation avait déjà rejeté un pourvoi de Nizar Trabelsi contre une précédente décision de justice qui avait autorisé son extradition. La plus haute juridiction belge avait estimé qu'il n’y avait eu aucun vice de procédure ou faute de droit. Mais dans son avis, la chambre des mises en accusation aurait posé des conditions, dont celle que le terroriste ne soit pas condamné à mort aux Etats-Unis, a précisé le ‘‘Standaard’’, citant des sources judiciaires. La décision définitive appartient au ministre de la Justice belge.
Les Etats-Unis soupçonnent Nizar Trabelsi d’avoir développé pour Al-Qaïda des activités «plus larges» que celles pour lesquelles il a été condamné en Belgique. Il avait notamment été soupçonné d’avoir préparé un attentat contre l’ambassade américaine à Paris, ce qu’il a toujours démenti.
Sans donner beaucoup de précisions, Washington réclame depuis 2007 son extradition, entre autres pour «participation à une association de malfaiteurs visant l’assassinat de ressortissants des Etats-Unis» et «pour fournir un soutien matériel et des ressources à une organisation terroriste étrangère».
Les avocats de Nizar Trabelsi, qui craint d’être «torturé» aux Etats-Unis, estiment que cette demande d'extradition est une «mesure de rétorsion suite à son refus de collaborer avec le FBI».
Source : dépêches d’agences.
