Mustapha Abdeljalil, chef libyen du Conseil national de transition (Cnt) a menacé les pays voisins qui n’ont pas livré à la justice les proches de Mouaâmmar Kadhafi. Y compris la Tunisie ?
Le chef du Cnt a haussé, samedi soir, le ton contre les pays voisins qui ont accueilli les anciens collaborateurs du régime Kadhafi ainsi que les membres de sa famille.
M. Abdeljalil a été on ne peut plus clair dans son message. «La Libye va revoir ses relations avec les pays voisins qui n’ont pas refoulé chez eux tous les collaborateurs de Mouâmmar Kadhafi pour qu’ils soient jugés. La Libye ne leur pardonnera jamais leur prise de position», a-t-il déclaré à la chaîne qatarie Al Jazira. Le ton de M. Abdelajalil a été ferme et sans nuance. Parmi les pays concernés par ce qui s’apparente à des menaces, l’Algérie et le Niger, qui ont refusé fermement de livrer les membres de la famille Kadhafi aux révolutionnaires.
Baghdadi Mahmoudi pose-t-il problème ?
La Tunisie n’a pas encore pris une décision claire pour extrader ou non Baghdadi Mahmoudi, ancien Premier ministre de Kadhafi incarcéré depuis le 22 septembre en Tunisie pour avoir franchi illégalement le territoire. Lors de sa visite en Libye, il y a un peu plus d’un mois, Moncef Marzouki, président de la République, a déclaré lors d’une conférence de presse à Tripoli que l’extradition de M. Mahmoudi (qui a obtenu le statut de réfugié politique de la République centrafricaine où sont accueillis les membres de sa famille) sera conditionnée par la mise en place d’une justice indépendante et le respect des droits de l’Homme en Libye.
Or, pour le moment, les Ong du monde entier sont en train de déplorer la situation des prisonniers dans ce pays. Dans leurs rapports, plusieurs violations des droits de l’Homme par les thouar (révolutionnaires). Dans ces conditions-là, M. Mahmoudi ne pourra pas être livré à la justice libyenne. Mais là, c’est la Tunisie qui sera sur la liste des pays menacés par Mustapha Abdeljalil. Ce dernier a pourtant promis plus de 100.000 emplois aux Tunisiens en guise de reconnaissance au pays qui a aidé la Libye dans son conflit contre le régime de Kadhafi et qui a accueilli sur son sol les milliers de réfugiés alors qu’il sortait tout juste d’une révolution.
Z. A.